Après l’hélicoptère, la NASA envisage d’envoyer un hydravion sur Titan

La plus grande des lunes de Saturne a de quoi retenir notre attention : elle ressemblerait beaucoup aux premiers âges de la Terre, quand sont apparus les premiers microbes. Et la NASA compte bien aller y jeter un œil un jour, avec des drones de plus en plus originaux dans leur concept.

Pourquoi est-ce important ?

L'exploration de l'espace ne sera que que relativement peu un enjeu humain, même à l'échelle de notre système solaire. Si les grandes missions pionnières ont fait leur retour avec Mars en ligne de mire, les premiers à aborder les astres seront toujours des robots et des drones, aux formes de plus en plus sophistiquées.

Le programme Innovative Advanced Concepts (NIAC) de la NASA a pour but de sélectionner et d’encourager des concepts techniques innovants mais néanmoins crédibles pour l’avenir de l’exploration spatiale. Son dernier lauréat : le projet TitanAir imaginé par Quinn Morley de Planet Enterprises, qui consiste à envoyer un drone hydravion à la surface de Titan.

  • Le grand avantage d’un hydravion, c’est de pouvoir se poser sur l’élément liquide entre deux vols. Et c’est tout le concept du TitanAir, qui pourra explorer les cieux du plus grand satellite de Saturne, et se posera dans ses lacs d’hydrocarbures liquides.
  • Des lacs sur lesquels l’aéronef rechargerait ses batteries après une période de vol d’environ une heure, mais qu’il en profiterait aussi pour analyser. L’idée est de collecter les molécules organiques complexes en suspension dans l’atmosphère après condensation, et de les conditionner sous formes d’échantillons scientifiquement exploitables.

Un enfer d’ammoniac qui pourrait être fertile

L’enjeu : de la vie sur Titan ?

  • Le satellite saturnien fait partie de la liste des corps de notre système solaire qui pourraient bien abriter des formes de vie élémentaires. La composition actuelle de l’atmosphère de Titan semble assez proche de l’hypothèse faite pour celle de l’atmosphère primitive de la Terre ; or si ça a marché chez nous, pourquoi pas là-bas ?
  • L’abondance de molécules telles que l’azote et le méthane, qui peuvent se dissocier sous l’effet des rayons ultraviolets jusqu’à faire apparaitre des acides aminées est une bonne piste. En outre, il est possible que Titan abrite de l’eau à l’état liquide, en plus de ses lacs d’ammoniac.
  • Des conditions qui semblent extrêmes du point de vue terrestre, mais telles que la vie pourrait y survivre. Une vie semblable aux microbes terrestres toutefois, mais cela serait déjà une découverte capitale.

A noter : TitanAir n’est pour l’instant qu’une idée qui a su atterrir dans l’oreille de l’agence spatiale américaine. Mais celle-ci comptait déjà explorer Titan : la NASA travaille sur un robot-hélicoptère, capable, lui aussi, de progresser par bonds sur cet astre lointain, qui orbite autour d’une planète elle-même située à 1,2 milliard de kilomètres de la Terre.

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