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Comment la géante Microsoft est devenue dépendante d’OpenAI

Comment la géante Microsoft est devenue dépendante d’OpenAI
Getty Images

Lorsqu’OpenAI a été confrontée à des tensions internes, Microsoft n’a pas eu d’autre choix que de réagir en offrant un poste à Sam Altman, CEO de la société. Une réaction légitime, tant OpenAI, à laquelle elle est liée, est devenue importante pour Microsoft.

Contexte : la géante américaine Microsoft est intrinsèquement liée à OpenAI. Un fait qui date de 2019, lorsque la première a investi un milliard de dollars dans la seconde. Un second investissement de Microsoft a suivi en janvier 2023, suite à la présentation de ChatGPT. Aujourd’hui, il est question que le géant américain ait injecté 13 milliards de dollars au sein d’OpenAI.

L’essentiel : l’éviction momentanée de Sam Altman du poste de CEO de la société à l’origine du chatbot a mis en évidence un fait important : le sort de Microsoft dans la course à l’intelligence artificielle dépend presque entièrement d’OpenAI.

  • Sans elle, Microsoft perdra sans aucun doute du terrain dans la course à l’IA.
  • Cela s’explique en partie par le fait que la firme de Redmond n’a pas de véritable stratégie de sortie pour retirer ses billes. OpenAI doit se développer, mieux, s’épanouir pour le salut de Microsoft.
    • D’autant plus que la firme américaine ne détient pas de vraie participation dans OpenAI, pas au sens traditionnel du terme. Elle n’a donc pas de poids décisionnel – même si Microsoft détient désormais un siège au conseil d’administration, suite au licenciement, puis réengagement du CEO.
  • L’éditeur de logiciels a en effet conclu un accord pour recevoir près de la moitié des rendements financiers d’OpenAI jusqu’à ce que l’investissement soit remboursé à un certain niveau, avait révélé Bloomberg début décembre.
    • Cet accord inhabituel a été élaboré du fait qu’OpenAI est une entreprise à but lucratif chapeauté par une organisation à but non lucratif.

OpenAI, essentiel pour l’IA de Microsoft

Mais cette relation de dépendance est aussi liée au fait que Microsoft se repose sur les progrès technologiques d’OpenAI pour faire progresser ses propres produits en matière d’IA, tout en coupant l’herbe sous le pied à ses concurrents.

  • Leur accord lui a en effet permis de présenter Bing AI, une version dopée à l’intelligence artificielle de son moteur de recherche, mais aussi Copilot, un compagnon d’IA alimenté par GPT-4 d’OpenAI et intégré aux applications et logiciels du géant américain. Microsoft profite en effet des avancées d’OpenAI en la matière.
  • Avec son aide, la firme de Redmond a rattrapé son retard par rapport à des acteurs mieux armés, tels que Google ou Amazon.

« Si la relation de Microsoft avec OpenAI était rompue ou si OpenAI disparaissait, cela les ferait reculer. Le rythme des progrès réalisés dans le domaine de cette technologie et la vitesse à laquelle ils transforment leur activité autour de cette technologie sont tels qu’ils ne veulent faire face à aucune perturbation. »

a déclaré Gil Luria, analyste chez DA Davidson, à Yahoo Finance.

« Ce qu’OpenAI a fait, c’est qu’il les a aidés à devenir enfin pertinents dans la recherche, après des années d’efforts. Si Bing avec ChatGPT peut grignoter la part de marché de Google pour la recherche, à lui seul, l’investissement se justifie largement. « 

a déclaré Steve Sosnick, stratège en chef chez Interactive Brokers.

Une erreur pour Microsoft

Mais à trop se reposer sur OpenAI, le géant américain s’expose à des risques. Outre la possibilité de voir son investissement disparaitre, se concentrer sur une seule et même source dans la course à l’IA pourrait lui porter préjudice, alors que ses concurrents n’hésitent pas à multiplier les modèles de langage.

  • En « mettant la main » sur OpenAI, Microsoft s’est assuré une voie toute tracée vers la réussite, et ce, rapidement puisqu’il lui suffisait de tirer profit de ses efforts.
  • Mais c’était sans compter sur la réaction de ses concurrents. Google, Meta et même Amazon ont pris part à la course à l’IA et dévoilé leur propre chatbot ou technologie.
  • Google a récemment dévoilé Gemini, concurrent direct et sérieux de GPT-4.
  • De son côté, avec Q, Amazon s’attaque à Copilot, puisque s’adresse aux entreprises, mais surtout se base sur plusieurs modèles de langage.
  • Si Microsoft ne veut pas se retrouver dans une mauvaise position, elle va devoir diversifier les sources qui nourrissent ses IA.

« Pour l’instant, ils ont attaché leur étoile au leader, et c’est à leur avantage. La question est maintenant de savoir si OpenAI peut conserver ce statut… Ils ont investi énormément dans une organisation non conventionnelle et cela comporte des risques. »

a déclaré Steve Sosnick.
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