Meta licencie 75% des employés de la lutte contre la désinformation : Facebook, à nouveau un berceau pour les fake news ?

Nouvel élagage cette semaine dans les équipes de Meta. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aucune branche n’est épargnée et cela pourrait d’ailleurs se révéler problématique.

L’actualité : Mark Zuckerberg, CEO de Meta, a déclaré aux employés que de futurs licenciements n’étaient pas exclus.

  • Il a ajouté que les embauches ne se feront plus aussi rapidement qu’avant les vagues de remerciements.

Le détail : Meta a tout de même indiqué que les postes libérés seraient, en partie, comblés, mais qu’il ne fallait pas s’attendre à une croissance des effectifs de plus de 1 à 2% par an.

  • « Je pense simplement que, compte tenu de l’efficacité que nous pouvons tirer des nouvelles technologies, c’est probablement le bon modèle auquel il faut s’attendre à l’avenir et il s’agira d’un modèle opérationnel différent, et je pense que nous pouvons le faire correctement », a déclaré Zuckerberg.
  • Peut-on y voir une allusion aux outils d’intelligence artificielle ? C’est possible. On peut en effet imaginer que Meta – qui travaille justement sur plusieurs modèles d’IA – utilisera cette technologie pour effectuer la tâche d’employés humains.

75% de l’équipe d’ingénierie des problèmes d’information licenciée

  • Cette équipe est pourtant en charge de vérifier les faits, de traiter les allégations de désinformation liées aux élections à travers le monde et de déclasser les contenus jugés problématiques, détaille le Wall Street Journal.
  • Les 25% restants auraient fusionné avec une équipe plus large au sein des opérations d’intégrité de Facebook, également active dans le traitement des fausses informations, selon des sources proches du dossier.
    • Le réseau social ne serait donc pas totalement dépourvu de personnes pour encadrer les fake news, mais le fait que Meta réduise aussi drastiquement son équipe n’annonce rien de bon pour la crédibilité des informations sur la plateforme.
    • Meta fait aussi appel à des personnes extérieures pour lutter contre les fake news.
  • « Nous restons concentrés sur l’avancement de nos efforts d’intégrité à la pointe de l’industrie et continuons d’investir dans des équipes et des technologies pour protéger notre communauté », a tout de même voulu rassurer un porte-parole de l’entreprise.

Le métavers est toujours d’actualité

À l’inverse, les coupes au sein de Reality Labs, la division responsable de la réalité virtuelle et augmentée de l’entreprise, ont été relativement faibles, alors que beaucoup s’attendaient à ce que Meta y fasse un massacre.

  • L’entreprise américaine a procédé à davantage de licenciements dans ses équipes consacrées à la qualité du contenu et à l’expérience utilisateurs que dans celle liée à la réalité virtuelle et augmentée, et donc au métavers.
  • De quoi suggérer que Meta n’a pas totalement abandonné ses ambitions en matière de monde virtuel.

Mécontentement croissant

Au cours de la session virtuelle de question-réponse, le PDG Mark Zuckerberg a dû répondre à des questions qui montrent un certain agacement, voire un mécontentement croissant de la part de ses employés.

  • Certains ont demandé pourquoi les cadres de l’entreprise avaient reçu des évaluations de haute performance – et des primes qui les accompagnent – alors qu’eux avaient reçu des notes étonnamment basses.
    • Zuckerberg a défendu sa décision en indiquant qu’il était satisfait de la performance des cadres dans des rôles nouveaux et élargis.
  • « Vous avez brisé le moral et la confiance dans le leadership de nombreux employés très performants qui travaillent avec intensité. Pourquoi devrions-nous rester à Meta ? », ont demandé d’autres employés.
    • « Il n’y a aucune autre entreprise au monde qui offre des expériences sociales à l’échelle à laquelle nous sommes et qui le fait à travers une telle diversité de produits et de cas d’utilisation différents. Donc, si vous voulez atteindre des milliards de personnes et avoir un impact massif, je pense que c’est un endroit formidable », a répondu le patron.

« L’année de l’efficacité », comme l’appelle Meta, pourrait finalement faire perdre bien plus à l’entreprise que de l’argent. Elle pourrait en effet perdre la confiance de ses employés et ses projets en cours pourraient en pâtir.

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