Licencier pour plus d’efficacité, voici la logique de Meta, mais cette stratégie pourrait s’avérer préjudiciable

La semaine dernière, Mark Zuckerberg annonçait une nouvelle vague de licenciements de masse au sein de son empire, Meta. Une « décision difficile » qui aura des répercussions positives sur les employés, a-t-il assuré. Vraiment ?

L’essentiel : Meta s’apprête à se séparer de 10.000 employés, afin de rendre son entreprise plus efficace. Un objectif qu’elle ne peut atteindre qu’en étant allégée de ses employés inutiles engagés lors de la pandémie de coronavirus.

  • En procédant de la sorte, Meta estime qu’elle deviendra « un pôle d’attraction encore plus important pour les personnes les plus talentueuses », ainsi qu’un « lieu où inventer est l’avenir ».
  • Mais l’entreprise de Mark Zuckerberg assure également qu’en réduisant son personnel rendra les employés restants « plus productifs, et leur travail sera plus amusant et plus satisfaisant ».

Un contexte tendu : difficile d’imaginer que voir ses collègues se faire licencier simplement parce que leur patron a fait un mauvais calcul puisse contribuer à mettre en place un environnement de travail où on se sent bien. D’autant plus que vous n’êtes pas vous-même à l’abri de prendre la porte.

  • Vendre un avenir ensoleillé aux employés dans un tel contexte est une mauvaise stratégie, tant pour les employés, que pour le recrutement et l’entreprise dans son ensemble.
  • Les licenciements de masse peuvent en effet détourner l’attention des travailleurs, entraver l’innovation et saper le moral des troupes, ont souligné deux experts en gestion des ressources humaines à Business Insider.

Une tentative de retour aux sources ?

Si ces nouveaux licenciements – 10.000 auxquels on rajoute la suppression de 5.000 postes vacants – n’étaient pas une totale surprise, cela a tout de même écorné l’image et la crédibilité de Zuckerberg, alors que ce dernier avait promis fin 2022 que la première vague de licenciements serait la seule.

  • Mais on peut voir dans les efforts réalisés par le PDG pour réduire la taille de son entreprise une tentative de revenir à un modèle où Meta – ex-Facebook – se portait bien, lorsqu’elle était encore une startup avec peu d’employés. Une époque où elle était plus agile et moins bureaucratique.
  • Mais les moyens mis en place pour y arriver – les coupures dans le personnel – ne fait que nourrir l’incertitude et la méfiance des employés actuels et potentiels, selon Williams Woolley, professeur de comportement organisationnel à la Tepper School of Business de l’Université Carnegie Mellon.
    • « La bureaucratie que Zuckerberg pense pouvoir supprimer est construite sur des modèles et des routines difficiles à effacer. On ne s’en débarrasse pas en se débarrassant des gens », a-t-il souligné.
  • Sur les marchés, le cours est en baisse pour la 3e séance consécutive, alors que le Nasdaq, l’indice de référence des valeurs technologiques, se porte mieux. Meta ouvre en baisse ce lundi.
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