La Chine a connu une contraction inattendue de son activité manufacturière, ce qui accentue la pression sur les responsables politiques cherchant à relancer l’économie qui peine à décoller après la fin de la très stricte stratégie « zéro Covid ».
Contre toute attente, l’activité industrielle chinoise a chuté en avril
Pourquoi est-ce important ?
L'annonce de la fin de la très controversée politique "zéro Covid" de Xi Jinping l'année dernière a entraîné de puissants vents d'optimisme sur les marchés chinois, après près de trois ans de confinements intensifs. Mais la réalité est désormais moins prometteuse, alors que la vraie relance de l'économie se fait encore attendre.Dans l’actu : Selon les données du Bureau national des statistiques, l’indice officiel des directeurs d’achat du secteur manufacturier (PMI) est passé de 51,9 en mars à 49,2 en avril.
- L’activité manufacturière passe ainsi sous la barre des 50 points séparant la croissance de la contraction économique.
- Il s’agit de la première contraction depuis décembre, lorsque l’indice PMI manufacturier était tombé à 47,0.
- L’indice se place également sous les attentes des économistes sondés par Reuters et Bloomberg, qui tablaient sur une croissance avec un score de 51,4.
Une recrudescence ? La deuxième plus grande économie du monde avait enregistré une croissance plus forte que prévu au premier trimestre.
- Elle a pu compter sur un solide secteur des services, les Chinois s’étant rués dans les restaurants et autres loisirs pour rattraper près de trois années de confinement très strict.
- Mais ce secteur a quelque peu ralenti en avril malgré cette récente augmentation de la consommation, le sous-indice des services dans l’indice PMI non-manufacturier étant passé de 56,9 à 55,1.
- De manière globale, l’indice PMI du secteur non-manufacturier a légèrement diminué à 56,4 par rapport à 58,2 en mars.
- L’indice PMI composite, qui inclut l’activité manufacturière et non manufacturière, est ainsi tombé à 54,4 contre 57,0 en mars.
Un plus grand mal qui couve ?
Sous le radar : Cette croissance ne serait que de la poudre aux yeux.
- La vérité, c’est que la production industrielle a pris du retard en raison de la faiblesse de la croissance mondiale.
- Les nouvelles commandes à l’exportation ont ainsi légèrement diminué, passant de 50,4 en mars à 47,6 en avril.
- En outre, le fait que les prix baissent et que l’épargne bancaire augmente soulève des incertitudes quant à la demande.
- Or le Politburo, un organe de décision important du Parti communiste chinois mené par Xi Jinping, a souligné l’importance de restaurer et d’étendre la demande pour une reprise économique durable.
- Il a averti que l’amélioration actuelle de l’économie est principalement due à des mesures de relance ponctuelles et qu’elle manque de dynamisme et de demande suffisante.
- Le secteur manufacturier souffre ainsi de la faible demande chinoise, mais également mondiale.
- Pour ne rien arranger, la confiance dans le secteur immobilier, qui a été pendant des années un pilier de la croissance chinoise, reste fragile.
Conclusion : Il reste désormais à voir si la reprise chinoise se pérennisera dans le temps. Ces mauvais indicateurs pour l’économie devraient en tout cas »maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il poursuive ses politiques fiscales et monétaires de soutien au deuxième trimestre », selon Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.