Marcher par le pouvoir de la pensée !

Un homme paralysé peut de nouveau se déplacer. Il ne s’agit pas d’un miracle, mais d’une réelle avancée technologique : un exosquelette, contrôlé par son cerveau, lui offre une nouvelle autonomie.

Thibault, un Lyonnais de 28 ans, voit sa vie changer lors d’une sortie en boîte de nuit. Il tombe d’un balcon à 12 mètres de hauteur et perd l’usage de ses membres à partir des épaules.

‘Quand vous êtes dans ma position, quand vous ne pouvez rien faire avec votre corps … je voulais faire quelque chose avec mon cerveau’, a déclaré Thibault à l’AFP.

AFP

En effet, Thibault exploite les signaux envoyés par son cerveau pour contrôler un avatar. Cet avatar lui permet d’effectuer les mouvements de base nécessaires pour mettre le robot en action.

Des mois d’efforts

Aim-Louis Benabid est le professeur à l’origine de cette avancée. Il explique que le cerveau est toujours ‘capable de générer les commandes qui bougeraient normalement les bras et les jambes.’ Mais ceux-ci ne peuvent plus exécuter les gestes ordonnés. L’exosquelette est donc un appui à la mécanique humaine.

Thibault possède deux capteurs de part et d’autre de sa tête, entre sa peau et son cerveau. Ceux-ci enregistrent les informations transmises par son cortex sensorimoteur, la zone qui contrôle la fonction motrice. Ces signaux sont ensuite transformés en mouvements grâce à un algorithme qui traduit les ordres auxquels le patient a pensé.

C’est à l’aide d’un jeu vidéo, via lequel Thibault s’est entraîné pendant des mois, qu’il a appris à manier son exosquelette. S’il ne peut pas encore rentrer chez lui avec, il a déjà réussi à couvrir une distance équivalente à un terrain de football et demi depuis le début de ses sessions.

Transhumanisme

Les chercheurs n’ont pas peur des mots. Mais pour eux, il ne s’agit aucunement d’un homme ‘augmenté.‘ Thibault est un homme ‘réparé’, et cette avancée est là pour donner espoir à d’autres paraplégiques de retrouver leur mobilité dans les prochaines décennies.

Même si l’exosquelette est vu comme ‘très loin d’une possibilité clinique utilisable.’

Tom Shakespeare de la London School of Hygiene and Tropical Medicine

On peut toutefois rêver, comme certains, à des fauteuils roulants contrôlés par la pensée de leur utilisateur.

Mais il ne s’agit pas de transformer l’homme en machine. De le rendre plus performant. Mais uniquement de répondre à un problème médical, explique le Professeur Benabid.

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