La Super League, le projet de nouvelle compétition européenne que 12 clubs de haut niveau entendent lancer, a suscité une tempête de protestations ce lundi, et ce jusque dans les rangs des chefs d’État et de gouvernement comme Emmanuel Macron et Boris Johnson.
La Fédération royale belge de football (RBFA) a officiellement soutenu l’opposition de l’UEFA contre l’arrivée de la Super League. L’association belge regrette, entre autres, le fait qu’il s’agirait d’une compétition fermée, dans laquelle les 12 à 15 clubs fondateurs – les grandes équipes d’Espagne, d’Italie et d’Angleterre – sont assurés de participer. Cela signifierait que le champion néerlandais ou belge, par exemple, pourrait se voir refuser l’accès à la plus haute compétition européenne de football, alors qu’Arsenal – actuellement 9e du championnat anglais – serait toujours autorisé à y participer.
De son côté, le président français Emmanuel Macron s’est dit fier que les grands clubs français comme le Paris Saint-Germain ou l’Olympique lyonnais aient fait le choix (pour l’instant) de ne pas intégrer ce projet de Super League. ‘Le président de la République salue la position des clubs français qui refusent de participer à ce projet de Super League, qui menace le principe de solidarité et le mérite sportif’, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a également critiqué un projet ‘très dommageable pour le football’, a-t-il dit, soulignant que ‘le cœur du football national serait affecté’. De nombreux observateurs britanniques redoutent que la participation de Liverpool, des deux meilleurs clubs de Manchester (United et City) et des trois meilleurs clubs de Londres (Arsenal, Tottenham et Chelsea) à la Super League ne conduise à une dépréciation de la Premier League anglaise, qui serait reléguée à une compétition annexe.
L’analyste et ancien joueur de Manchester United Gary Neville affirme qu’il s’agit d’une honte absolue que des clubs traditionnels comme Man U ou Liverpool se lancent dans un tel projet.
Les grands absents de la liste provisoire des participants à la Super League sont les clubs allemands, le Bayern Munich en tête. Christian Seifert, l’homme fort de la Ligue allemande de football (DFL), estime qu’il est ‘irresponsable d’endommager irrémédiablement les ligues nationales en tant que base du football professionnel européen’.
L’action Juventus
Le cours de l’action de la Juventus Turin, l’un des rares clubs cotés en bourse, montre toutefois que les actionnaires des clubs concernés n’ont pas le même point de vue. Le titre ‘Juve’ a grimpé d’environ 10% lors d’une première réaction à la Bourse de Milan. Le président du club, Andrea Agnelli, issu de la célèbre dynastie d’entrepreneurs, est l’un des meneurs du projet, aux côtés du président du Real Madrid, Florentino Perez, et du propriétaire de Manchester United, Joel Glazer.
La banque JP Morgan a confirmé ce lundi qu’elle se chargerait du paiement rapide de 3,5 milliards d’euros aux clubs participants. Il s’agit d’une sorte d’avance basée sur les revenus médiatiques attendus de la compétition.
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