L’Ukraine est une mine d’or pour les fabricants d’armes américains

La guerre en Ukraine a aussi ses gagnants. Les grands fabricants d’armes américains ont vu leurs budgets augmenter de manière significative à la suite de l’invasion. Les livraisons d’armes ne leur font pas de mal, mais certains changements de politique aux États-Unis sont également responsables.

Depuis que le conflit initial a éclaté en Ukraine en 2014, les États-Unis ont déjà envoyé près de huit milliards de dollars d’aide au pays européen. Avant l’invasion de la Russie, deux programmes distincts étaient en place pour réglementer l’aide à l’Ukraine :

  • Foreign Military Financing (FMF) : le financement des armées étrangères (amies) est un élément important de la politique militaire américaine. Au fil des années, l’Ukraine a reçu un total de 670 millions de dollars, qu’elle a utilisés pour payer les équipements et la formation de l’armée.
  • Ukraine Security Assistance Initiative (USAI) : ce programme comprend des livraisons d’armes des États-Unis à l’Ukraine. Avant l’invasion, le coût total était évalué à 1,31 milliard de dollars. Ce budget a été sensiblement augmenté au cours des derniers mois.

Stingers et Javelins

Au total, le président américain Joe Biden a déjà alloué plus de deux milliards de dollars supplémentaires à l’Ukraine depuis son entrée en fonction. Pour le seul mois de mars 2022, le compteur s’élevait déjà à 1,35 milliard de dollars, et de plus en plus d’argent est débloqué et peut être utilisé. Par exemple, 3,5 milliards de dollars ont été mis à disposition pour la reconstitution des stocks d’armes, et 650 et 300 millions supplémentaires pour les programmes FMF et USAI.

Les États-Unis n’envoient pas cet argent directement à Kiev. Ce budget est utilisé pour acheter des armes supplémentaires, telles que des missiles antiaériens Stinger et des missiles antichars Javelin, des drones, des canons et toutes sortes de munitions. Le gouvernement passe à la caisse des plus grands fournisseurs du Pentagone, dont Boeing, Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et Northrop Grumman.

Et il y passe même deux fois. Outre les livraisons d’armes à l’Ukraine, un changement radical de mentalité s’opère au sein de la politique américaine. De plus en plus de politiciens, tant démocrates que républicains, sont convaincus que la Défense a besoin d’encore plus de ressources. Une part importante de ces ressources disparaît dans les poches des fabricants d’armes.

Plus d’argent que jamais et toujours trop peu

Pour l’année fiscale 2023, le Pentagone disposera d’un budget de 813 milliards de dollars. C’est plus qu’au plus fort des guerres de Corée et du Vietnam, et même 100 milliards de dollars de plus qu’au point le plus chaud de la guerre froide. Une quarantaine de membres républicains du Congrès trouvent même que c’est trop peu, et demandent 100 milliards supplémentaires. En 2022, le budget était de 777 de dollars.

Dans le cadre du budget, 276 milliards de dollars ont été mis à disposition pour l’achat d’armes et la recherche et le développement supplémentaires pour celles-ci. Cet argent est largement réparti entre les cinq grands de la production d’armes américaine :

  • Lockheed Martin : le fabricant, entre autres, des avions de combat F-35.
  • Boeing : fournit principalement des systèmes de missiles.
  • Raytheon : fabrique les Stingers et les Javelins, dont les États-Unis ont déjà donné respectivement 600 et 2.600 unités à l’Ukraine.
  • General Dynamics : développe les avions de combat F-16, entre autres.
  • Northrop Grumman : fabrique toutes sortes de composants pour les drones et les avions de combat.

La défense antimissile depuis l’espace

Désormais, les cinq entreprises doivent se répartir 150 milliards par an. Lockheed Martin en obtient la moitié, un montant qui dépasse le budget total du département d’État américain. General Dynamics recevra 6,2 milliards pour développer un nouveau sous-marin capable de tirer des missiles balistiques, tandis que plus de 24 milliards iront à un nouveau système de missiles, pour le développement duquel Boeing, Lockheed Martin et Raytheon unissent leurs forces. Un autre montant de 4,7 milliards sera débloqué pour un système de défense antimissile depuis l’espace, un cadeau de l’administration Trump.

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