L’UE tourne le dos au Monténégro: ‘Nous ne rembourserons pas le prêt chinois d’un milliard de dollars’

Lundi, le Monténégro a frappé à la porte de l’Union européenne pour obtenir un soutien financier afin de rembourser un prêt chinois d’un milliard de dollars. Celui-ci était destiné à un projet d’infrastructure coûteux qui n’a jamais été terminé. La Commission a décidé qu’elle ne rembourserait pas les prêts contractés par des pays européens auprès de ‘tiers’, comme la Chine.

Le Monténégro devra rembourser par ses propres moyens le prêt chinois d’environ 1 milliard de dollars, soit quelque 840 millions d’euros, que ce petit pays des Balkans a contracté pour financer un coûteux projet d’autoroutes. Ainsi en a décidé la Commission européenne lundi, après l’appel à l’aide formulé par ce candidat à l’adhésion à l’Union européenne.

‘L’UE est déjà la principale source de soutien financier du Monténégro à l’heure actuelle, ainsi que son principal investisseur et partenaire commercial’, a déclaré Peter Stano, porte-parole de l’UE pour les affaires extérieures, lors d’un point de presse. ‘Nous continuerons à soutenir le pays, mais nous ne paierons pas pour les prêts qu’il a contractés auprès de tiers’, a-t-il déclaré. Et avec cela, l’affaire semble donc entendue pour Bruxelles.

La Chine prendra-t-elle possession d’une partie des autoroutes monténégrines?

Mais ce faisant, l’UE condamne le Monténégro à une énorme crise de la dette, qui affecte déjà sérieusement les finances du pays. Le petit État des Balkans est en effet devenu le premier pays européen à être victime du ‘piège de la dette’ chinois. Dans le passé, ce triste sort était généralement réservé aux nations africaines. Des pays asiatiques comme le Sri Lanka ou le Pakistan connaissent également de graves problèmes de remboursement de prêts chinois.

La Chine se montre désireuse de prêter de l’argent aux pays en développement pour la construction d’infrastructures. Mais lorsque ces pays ne peuvent plus rembourser le prêt, le géant asiatique prend souvent possession des routes, ponts et autres ports qui ont été construits.

Il faut signaler que les banques chinoises sont souvent disposées à étaler les paiements, de sorte que les pays emprunteurs puissent garder la tête hors de l’eau. Mais l’inverse se produit également. En 2019, la Chine a pris possession d’un nouveau port au Kenya après que ce dernier se soit retrouvé dans l’incapacité de rembourser les prêts qui lui avaient été accordés.

Il est donc fort possible qu’une partie des autoroutes nationales et le tristement célèbre pont de Podgorica (voir photo de couverture) tombent prochainement aux mains des Chinois, le Monténégro se trouvant dans l’impossibilité de rembourser ses dettes.

Le Monténégro avait contracté le prêt en question en 2014, accessoirement contre l’avis officiel de l’UE. Cette somme d’un milliard devait permettre de financer 85% de la construction de nouvelles autoroutes dans le pays par une entreprise chinoise. À ce jour, le projet est toujours inachevé et les factures s’accumulent.

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