L’OMS devait se rendre à Wuhan en ce début du mois de janvier pour une enquête sur les origines du coronavirus. Un accord avait été passé avec la Chine. Mais alors que deux scientifiques se rendaient en Chine, ils ont été bloqués à la frontière chinoise parce qu’ils n’avaient pas reçu toutes les autorisations.
Plus d’un an après la découverte de ce nouveau coronavirus, on ne connait toujours pas l’origine précise du SARS-CoV-2. Origine animale ou accidentelle: l’OMS veut en avoir le coeur net. C’est pourquoi l’organisation veut se rendre à Wuhan. Début décembre, l’Organisation mondiale de la Santé avait finalement conclu un accord avec la Chine permettant à plusieurs scientifiques de venir sur l’origine supposée du virus.
Mais alors que deux experts venaient de quitter leur pays d’origine, la Chine a signalé à l’OMS qu’ils n’auraient pas les autorisations nécessaires pour entrer sur le territoire. La nouvelle n’a pas plu au chef de l’organisme de l’ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus: ‘On m’a assuré que la Chine accélèrerait la procédure interne pour le déploiement le plus rapide possible’.
Le directeur général a affirmé qu’il avait été lui-même en contact avec de hauts responsables chinois et qu’il avait bien souligné ‘que la mission était une priorité pour l’OMS et pour la communauté internationale’.
L’un des deux scientifiques a dû faire demi-tour à l’annonce du blocage. L’autre attend les autorisations dans un pays voisin. En tout, ce sont 10 experts de différentes nationalités (Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, Australie, Russie, Vietnam, Allemagne, États-Unis, Qatar et Japon) qui sont censés participer à l’enquête.
L’OMS joue sa crédibilité
Cette mission est d’une importance cruciale pour l’OMS qui joue d’une certaine manière sa crédibilité auprès des pays membres. Dès lors que le Covid-19 est devenu une pandémie, plusieurs pays, dont les États-Unis et l’Australie, ont pointé du doigt l’OMS pour ne pas avoir mieux informé les autorités sanitaires nationales sur les risques du virus. L’organisation a surtout été accusée d’être trop laxiste avec la Chine qui a trop tardé à prévenir le monde de l’apparition de cette maladie et de sa gravité.
Plusieurs documents publiés le mois dernier montrent que les contaminations à Wuhan étaient jusqu’à 10 fois supérieures aux chiffres déclarés par la Chine à l’époque. Pour de nombreux pays, le pays communiste a volontairement minimisé la dangerosité du virus. Les États n’étaient donc pas préparés à la violence de cette épidémie.
L’OMS devra donc montrer lors de cette enquête qu’elle ne protège pas la Chine et qu’elle se montre impartiale dans ses conclusions. Un manque de transparence ou de neutralité pourrait créer une nouvelle crise au sein de l’institution.