Principaux renseignements
- L’Italie propose un système de garantie de l’UE de 200 milliards d’euros pour stimuler les investissements dans la défense.
- Le système vise à stimuler l’investissement privé dans la défense et l’aérospatiale au sein de l’UE sans faire peser une charge excessive sur les budgets nationaux.
- Les États membres de l’UE peuvent utiliser l’initiative européenne pour la sécurité et l’innovation industrielle proposée pour établir un fonds de garantie progressif d’une valeur de 17 milliards d’euros, qui devrait stimuler jusqu’à 200 milliards d’euros d’investissements privés sur une période de cinq ans.
L’Italie a présenté un plan à ses homologues de l’Union européenne, proposant un système de garantie partagée visant à stimuler les investissements privés dans les secteurs de la défense et de l’aérospatiale au sein de l’Union. Cette initiative, évaluée à 200 milliards d’euros, vise à renforcer les capacités de défense de l’UE sans peser indûment sur les budgets nationaux.
Le ministre italien de l’économie, Giancarlo Giorgetti, a présenté cette proposition lors des récentes réunions des ministres européens des finances à Bruxelles. Ce plan intervient alors que l’UE délibère sur les différentes options possibles pour augmenter les dépenses de défense, dans un contexte d’inquiétude face aux menaces potentielles de la Russie.
Renforcer la défense sans alourdir le fardeau de la dette
Giorgetti a souligné l’importance d’équilibrer les investissements dans la défense avec d’autres services publics cruciaux tels que les soins de santé. Il a souligné que la proposition italienne de mécanisme de garantie européen vise à attirer des capitaux privés et à renforcer les capacités de défense et de sécurité sans augmenter le fardeau de la dette nationale. Cela est d’autant plus important que le ratio dette/PIB de l’Italie est élevé, puisqu’il s’élève actuellement à environ 135 pour cent, soit le deuxième ratio le plus élevé de la zone euro après celui de la Grèce.
L’UE étudie activement plusieurs possibilités pour accroître sa capacité de dépense en matière de défense, notamment de nouveaux mécanismes d’emprunt conjoints, l’utilisation de fonds européens existants et l’élargissement du rôle de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ces discussions, qui visent à faciliter la prise de décisions d’ici le mois de juin, pourraient ouvrir la voie à des changements significatifs dans l’approche de l’UE en matière de financement de la défense.
Initiative européenne pour la sécurité et l’innovation industrielle
L’initiative proposée par l’Italie, baptisée « Initiative européenne pour la sécurité et l’innovation industrielle », invite les États membres à mettre en place un fonds de garantie progressif d’une valeur de 17 milliards d’euros. Ce fonds devrait stimuler jusqu’à 200 milliards d’euros d’investissements privés sur une période de cinq ans. Les règles comptables de l’UE stipulent que les garanties publiques ne contribuent à la dette nationale que si elles sont utilisées par les entreprises bénéficiaires.
La Commission européenne a proposé d’autoriser les 27 gouvernements de l’UE à augmenter leurs dépenses de défense de 1,5 pour cent de leur PIB par an pendant quatre ans sans s’exposer à des mesures disciplinaires en vertu des règles existantes de l’UE en matière de dette. Cependant, l’Italie est confrontée à des contraintes budgétaires en raison d’un programme de rénovation de logements financé par l’État, connu sous le nom de Superbonus, qui continue d’avoir un impact sur ses perspectives budgétaires.
Objectifs de dépenses de défense
Alors que l’Italie prévoit actuellement ses dépenses de défense à 1,61 pour cent du PIB en 2027, ce chiffre est inférieur à l’objectif actuel de 2 pour cent de l’alliance de l’OTAN, un objectif que président américain Donald Trump avait cherché à porter à 5 pour cent. Giorgetti a suggéré que les pays de l’UE identifient les secteurs où les usines existantes pourraient être réaffectées à la production de défense et développent des outils pour soutenir ces investissements. L’idée de convertir des usines automobiles inutilisées dans l’ensemble de l’Union est envisagée comme une stratégie potentielle pour augmenter rapidement la production militaire tout en revitalisant une industrie en difficulté.
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