L’Iran s’abstient de durcir le code vestimentaire pour les femmes

En Iran, le Conseil des gardiens de la Constitution, l’organe suprême de la Constitution de la République islamique, vient de rejeter un projet de loi qui visait à donner plus de pouvoir à la police et à la milice Basij pour obliger les femmes à porter le hijab et à respecter un code vestimentaire strict.

Ce conseil est composé de douze hommes. Six d’entre eux sont des religieux nommés par le Guide Suprême iranien Ali Khamenei; les six autres sont des juristes proposés par le responsable du pouvoir judiciaire de l’Iran.

Selon l’IRNA, l’agence de presse officielle iranienne, le conseil a retoqué 14 des 24 changements proposés, parce qu’ils « n’étaient pas conformes à la Constitution ». Le projet de loi doit maintenant retourner au parlement afin d’être reformulé.

Les députés iraniens voulaient donner la possibilité à la police et aux bassidjis de pouvoir admonester les femmes lorsqu’ils constataient qu’elles étaient vêtues de façon inappropriée au regard des strictes exigences islamiques. Les députés voulaient également rendre les employeurs responsables du port du hijab, le foulard que les femmes doivent porter en public, qui couvre la tête, le cou et dissimule les cheveux. Ils auraient encouru des amendes dans le cas où leurs employées ne porteraient pas correctement le hijab.

La loi islamique oblige les Iraniennes à porter le hijab en public, mais ces dernières années, de plus en plus de femmes ont pris des libertés avec cette règle, et arborent un voile moins couvrant dans les rues, tandis que d’autres portent des jeans ajustés et des manteaux à la mode, plutôt que le tchador, un vêtement noir prescrit par l’islam, censé couvrir leur corps de la tête aux pieds. Ce sont ces dérives qui ont motivé les députés et les leaders religieux à durcir la loi sur le respect du code vestimentaire pour donner plus de moyens d’action à la police des mœurs et de la moralité.

Cependant, le président iranien Hassan Rohani s’est prononcé lui-même contre le projet de loi. « Nous ne devrions pas nous concentrer exagérément sur un seul problème, tel que la question du mauvais port du hidjab, pour lutter contre le vice », avait-il déclaré en octobre de l’année dernière.

Durant sa campagne électorale, Rouhani avait promis d’assouplir la stricte observance du code vestimentaire. Par exemple, depuis le mois de novembre, la police des mœurs et de la moralité ne peut plus arrêter les femmes dont elle juge qu’elles sont vêtues de façon inadéquate, et c’est désormais le ministère de l’Intérieur, et non plus la police, qui veille au port correct du hijab.

Plus