L’Europe s’active pour son premier avion militaire sans pilote: contrat signé pour l’Eurodrone

Attendue par Airbus depuis plusieurs années, la signature du contrat de développement de l’Eurodrone par l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR) est enfin effective. Une étape importante pour ce qui doit devenir le premier avion militaire sans pilote de construction 100% européenne.

Ce jeudi, Airbus a annoncé avoir signé avec l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR) le contrat Eurodrone, à hauteur de 7,1 milliards d’euros. Au total 60 drones, soit 20 systèmes, seront livrés et entretenus pour être opérationnels pendant cinq ans.

Plus précisément, ce sont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui sont à l’initiative du projet, nommé « Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aircraft System » (MALE RPAS), plus connu sous le nom d’Eurodrone. Du côté de la construction de l’engin, ce sont Dassault Aviation, Leonardo S.p.A. et donc, le chef de file, Airbus et sa filiale espagnole, qui seront à la manœuvre.

« Ce contrat marque la détermination des nations européennes et des partenaires industriels à atteindre les objectifs politiques et à relever les défis technologiques menant à la souveraineté de la défense européenne« , a déclaré Eric Trappier, patron de Dassault Aviation.

« Eurodrone contribuera à maintenir des compétences et des emplois clés en Europe, en fournissant aux forces armées des systèmes opérationnels performants et indépendants pour les années à venir », a de son côté souligné Lucio Valerio Cioffi, directeur général de Leonardo. L’Eurodrone devrait ainsi déboucher sur la création de 7.000 emplois en Europe.

Beaucoup de retard

L’idée traîne dans les cartons depuis 2013. Concrètement, l’Eurodrone doit faire 26 mètres d’envergure pour 11 tonnes de charge maximale. Il doit pouvoir atteindre les 500 km/h et parvenir à un plafond de 13.700 m d’altitude. Il sera chargé des missions de renseignement, de surveillance, d’acquisition d’objectif et de reconnaissance.

Mais la mise en œuvre de ce projet a pris énormément de retard, chaque pays avançant des agendas et des exigences propres. Si la France est souvent apparue comme l’une de ses plus ferventes défenseuses, l’Allemagne a mis du temps à donner son accord, l’idée de participer à la construction d’engins de guerre commandés à distance faisant débat dans le pays.

L’Italie a elle aussi longtemps tergiversé, mais le dernier pays qui semblait continuer de faire traîner la procédure était l’Espagne. Désormais, elle a elle aussi donné son feu vert. Aucune date n’a été officiellement avancée, mais, pour les premières livraisons, il faudra plus que probablement attendre la fin de la décennie.

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