L’Europe recherche des solutions de financement innovantes pour l’Ukraine en investissant les actifs russes gelés


Principaux renseignements

  • L’Union européenne envisage de transférer 200 milliards d’euros d’actifs gelés de l’État russe dans un fonds d’investissement à plus haut risque afin de générer des rendements accrus.
  • Ce plan vise à éviter les accusations de confiscation d’actifs en préservant le capital sous-jacent et en n’utilisant que les intérêts générés.
  • La création du nouveau fonds pourrait nécessiter un vote à la majorité simple plutôt qu’un consentement unanime, en raison de l’opposition de la Hongrie.

L’Union européenne étudie une nouvelle approche pour renforcer le soutien financier à l’Ukraine dans un contexte de contraintes budgétaires croissantes. La stratégie consiste à transférer environ 200 milliards d’euros d’actifs gelés de l’État russe, actuellement détenus en Belgique, dans un nouveau fonds d’investissement à plus haut risque. Cette mesure vise à générer des rendements nettement supérieurs à ceux des investissements à faible risque actuellement gérés par la banque centrale belge, ce qui permettrait en fin de compte de financer davantage l’économie ukrainienne déchirée par la guerre, rapporte Politico.

Surtout, ce plan vise à éviter les accusations de confiscation d’actifs en n’utilisant que les intérêts générés par les investissements tout en préservant le capital sous-jacent. Cette approche répond aux préoccupations juridiques soulevées par certains États membres de l’UE, tels que l’Allemagne et l’Italie. La proposition s’aligne également sur l’accord du G7 visant à utiliser les actifs souverains russes immobilisés pour soutenir l’Ukraine, afin de combler le déficit de financement au-delà de 2026, lorsque l’engagement initial de 45 milliards d’euros sera épuisé.

Discussions sur la faisabilité d’un fonds d’investissement pour les actifs russes gelés

Les discussions entre les ministres des finances de l’UE devraient se concentrer sur la faisabilité de ce nouveau véhicule d’investissement et sur les mécanismes de financement alternatifs. La proposition est confrontée à des défis, notamment les critiques potentielles concernant l’exposition des contribuables à des investissements improductifs et les menaces répétées de la Hongrie d’opposer son veto aux renouvellements des sanctions, ce qui pourrait potentiellement libérer les actifs gelés et les restituer à la Russie.

Pour contourner l’opposition de la Hongrie, les fonctionnaires de l’UE envisagent d’établir le nouveau fonds par un vote à la majorité simple plutôt que par un consentement unanime. En outre, ils recherchent activement des solutions juridiques pour garantir le maintien du gel des avoirs russes même si le renouvellement des sanctions se heurte à des obstacles.

L’urgence de trouver des solutions de financement novatrices découle des contraintes budgétaires de l’UE et de l’amenuisement du programme d’aide à l’Ukraine de 50 milliards d’euros convenu en 2023. Trouver un financement durable à long terme pour l’Ukraine reste un défi majeur pour l’Union, qui nécessite des approches créatives et des négociations délicates entre les États membres.

Plus