C’est une surprise : les États-Unis ne briguent plus que la troisième place parmi les producteurs de voitures électriques. Si la Chine cavale en tête, c’est l’Europe qui creuse l’écart avec l’ancienne patrie du moteur.
Par Matthias Bertrand
Le dernier rapport de l’ICCT (International Council on Clean Transportation) n’est pas tendre pour l’industrie automobile des États-Unis. Malgré l’implication croissante des géants du moteur tels que GM ou Ford, ou le rôle du pionnier Tesla, les véhicules électriques américains ne représentent plus que 18% du marché mondial, contre 20% en 2017.
Sans surprise, c’est la Chine qui cavale en tête de la production, avec 44% des voitures électriques mondiales frappées du sceau de l’étoile rouge. Mais ce qui est nouveau dans les chiffres de l’ICCT, c’est que l’Oncle Sam ne peut plus briguer la deuxième place avec dignité, loin s’en faut ! C’est maintenant l’Europe qui le laisse en arrière, et la distance se croit. Les producteurs européens peuvent réclamer 25% du marché, avec 2,5 millions de nouvelles voitures électriques produites cette année, et 3,2 millions vendues.
Selon l’ICCT, cette situation peut s’expliquer par un marché européen mieux régulé et mieux stimulé par les états, tout en bénéficiant de très bonnes infrastructures. Le Conseil souligne aussi que, sur les 345 milliards de dollars investis par les grands constructeurs de voiture, seulement 15% ont été dépensés aux USA. Et dans cette petite bourse, on ne compte encore que 5% spécifiquement dédiés à l’extension de l’industrie des véhicules électriques. Seulement 7 des 44 grandes usines de voitures sur le sol américain produiront des voitures électriques d’ici 2025. Le déclin automobile américain semble difficile à rattraper.
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