L’Europe demande à la Hongrie de suspendre les prix discriminatoires du carburant : « Les conducteurs étrangers doivent payer jusqu’à 60 % de plus »

Les chauffeurs de camion étrangers doivent payer plus cher en Hongrie pour faire le plein de leur véhicule que les chauffeurs nationaux. L’Union européenne (UE), par la voix de Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, demande l’abandon de ces prix discriminatoires.

Il y a (encore) une friction entre l’Union européenne et la Hongrie. Dans une lettre, que l’agence de presse Reuters a pu lire, M. Breton demande à cet État membre de l’Union européenne de cesser d’appliquer des prix du carburant différents aux chauffeurs routiers nationaux et étrangers.

Pas de carburant bon marché pour les conducteurs étrangers

Au début de l’année, la Hongrie a déclaré que les camions de plus de 7,5 tonnes et les camions portant une plaque d’immatriculation étrangère de plus de 3,5 tonnes ne pouvaient pas bénéficier d’une remise (subventionnée) sur le prix du carburant. Ils doivent payer le prix du marché, tandis que le prix pour tous les autres conducteurs du pays est limité à 480 forints hongrois, soit 1,21 euro.

Selon M. Breton, les conducteurs étrangers doivent payer 50 à 60 % de plus pour faire le plein de leur voiture en Hongrie. « Cela équivaut à une discrimination indirecte et est contraire aux règles de l’UE », a-t-il déclaré.

Amendes éventuelles

« Je vous demande de préciser dans une réponse pourquoi vous appliquez une telle politique de prix et pour combien de temps cette mesure, qui peut être en violation du droit européen, sera maintenue », a poursuivi M. Breton. « Je vous demande également de suspendre l’application de la mesure jusqu’à ce qu’il soit garanti qu’elle est conforme au droit européen. »

M. Breton a également rappelé que la Commission européenne se réserve le droit de lancer une procédure d’infraction urgente qui pourrait éventuellement déboucher sur une action en justice contre la Hongrie, et ensuite à d’éventuelles amendes. La Hongrie a déclaré en mars qu’elle avait introduit ces restrictions pour lutter contre le tourisme à la pompe et l’augmentation du trafic de transit.

Les tensions entre Bruxelles et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán se sont accrues ces derniers mois, en partie en raison de l’opposition constante de Budapest à de nouvelles sanctions contre la Russie.

MB

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