Alors que l’Espagne vient d’être classée zone rouge par le ministère des Affaires étrangères et que des milliers de voyageurs sont contraints de quitter le pays en urgence, la situation sanitaire se dégrade à Madrid, où le virus sévit à nouveau.
À compter de ce vendredi 16h00, toute l’Espagne sera placée en zone rouge, sauf Ténériffe. Tous les voyageurs dits ‘non-essentiels’ seront interdits et les touristes qui reviennent d’Espagne devront obligatoirement se faire tester et rester en quarantaine à leur retour.
Dans l’urgence, la compagnie aérienne TUI a annoncé qu’elle allait rapatrier 2.000 touristes belges en provenance de toutes les régions d’Espagne, à l’exception de Ténériffe. La compagnie prévoit même le départ de 17.000 passagers supplémentaires dans les 20 prochains jours.
Des mesures plus strictes qu’ailleurs
Il sera également dorénavant plus compliqué de se rendre sur place, car aucune assurance ne se portera garante pour couvrir les voyageurs, à l’exception d’un éventuel rapatriement en cas de force majeur.
Ces nouvelles dispositions font néanmoins débat, car les mesures belges seraient plus strictes que celles imposées par l’Europe. En effet, la Belgique se base sur des statistiques épidémiologiques des 7 derniers jours pour établir ses codes couleurs tandis que l’European Center for Disease Prevention and Control s’appuie sur les données des 14 derniers jours.
Les hôpitaux de Madrid submergés
À Madrid, le virus qui sévit à nouveau met les équipes médicales à rude épreuve. La région compte 30% des cas détectés dans tout le pays et déplore 73 morts sur les 191 victimes recensées.
Les hôpitaux ne désemplissent pas et sont submergés. ‘Nous sommes au bord de l’effondrement’, confirme José Molero, du syndicat de soignants Csit.
Près de l’aéroport de Madrid, les ouvriers s’activent. Un ‘hôpital des pandémies’, financé à hauteur de ‘plus de 50 millions d’euros’, devrait ouvrir ses portes prochainement. L’établissement, d’une superficie de 45.000 mètres carrés, pourra accueillir jusqu’à 1.000 patients.
Les médecins se révoltent
Seul problème, la seconde vague est déjà là. ‘La situation à Madrid serait très, très préoccupante’, a déclaré la docteure Silvia Duran, porte-parole de l’association de médecins Amyts, à la RTBF. Selon lui, un scénario semblable a celui observé durant la deuxième vague, avec une ascension fulgurante de la courbe des cas, est à envisager.
L’État espagnol prend la situation très au sérieux. ‘L’évolution de l’épidémie à Madrid nous inquiète’ a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. La région, particulièrement dense, comporte 6,5 millions d’habitants et est sujette à une deuxième vague.
Le gouvernement a fini par mobiliser 150 militaires pour aider les médecins à identifier les cas contacts, mais les soignants, débordés, estiment que ces mesures ne sont pas suffisantes. Un collectif de médecins envisage d’ailleurs de déposer plainte contre le gouvernement régional, tandis que d’autres ont exigé, dans une lettre ouverte, que le gouvernement agisse pour éviter une nouvelle catastrophe, comme ce fut le cas en mars et an avril dernier.