Principaux renseignements
- Les prix du pétrole ont bondi de près de 6 pour cent lundi à la suite des tensions entre les États-Unis et l’Iran.
- Le pétrole brut Brent a atteint 81,40 dollars (environ 70,82 euros) le baril, son niveau le plus élevé depuis la mi-janvier.
- Une nouvelle escalade pourrait conduire les prix du Brent à 120 dollars (environ 104,40 euros) le baril, ce qui augmenterait considérablement les coûts d’importation pour les économies européennes.
Les marchés mondiaux du pétrole réagissent aux tensions entre les États-Unis et l’Iran
Les marchés mondiaux du pétrole ont connu une hausse notable des prix lundi à la suite de l’attaque de l’armée américaine contre les installations nucléaires iraniennes au cours du week-end. Cette escalade des tensions avec l’Iran a suscité des inquiétudes quant à d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement mondial en pétrole, ce qui a donné lieu à des spéculations sur des prix nettement plus élevés à l’avenir.
Le prix du pétrole brut Brent, référence pour le commerce international, a fortement augmenté lundi en début de séance, grimpant de près de 6 pour cent à 81,40 dollars le baril (environ 70,82 euros), son plus haut niveau depuis la mi-janvier. Cette hausse reflète les inquiétudes du marché concernant les conséquences potentielles de l’attaque américaine contre le programme nucléaire iranien et la stabilité régionale au sens large. Toutefois, à 15h12, le prix du baril était redescendu à 75,95 dollars (environ 66,08 euros).
L’instabilité régionale fait des ravages
Depuis le début des hostilités entre Israël et l’Iran le 13 juin, le prix du Brent a déjà augmenté de près de 13 pour cent, ce qui démontre la sensibilité des marchés de l’énergie aux développements géopolitiques au Moyen-Orient. La décision des États-Unis de s’engager dans le conflit a intensifié ces préoccupations, court-circuitant les efforts diplomatiques menés par les nations européennes en vue d’une résolution pacifique du différend sur les ambitions nucléaires de l’Iran.
Les économistes préviennent qu’une nouvelle escalade pourrait avoir de graves conséquences économiques, en particulier si l’Iran riposte en bloquant le détroit d’Ormuz, un point d’étranglement maritime vital pour les expéditions de pétrole. Selon les analystes de la Deutsche Bank Research, un tel événement pourrait faire grimper le prix du Brent à 120 dollars (environ 104,40 euros) le baril dans un court laps de temps. Cette flambée augmenterait considérablement les coûts d’importation pour les économies européennes, ce qui pourrait contribuer à l’inflation et entraver la croissance économique.
Les chaînes d’approvisionnement en pétrole menacées
Le détroit d’Ormuz, une voie navigable étroite séparant l’Iran de la péninsule arabique, achemine environ un tiers des exportations mondiales de pétrole. Sa fermeture perturberait des chaînes d’approvisionnement cruciales, ce qui aurait des répercussions sur les marchés de l’énergie et les économies du monde entier. Plusieurs grands champs pétroliers de la région, notamment en Arabie saoudite et en Irak, sont également à portée des missiles et des drones iraniens, ce qui accroît le sentiment de vulnérabilité.
L’impact de la hausse des prix du pétrole sur les économies mondiales dépendrait de sa durée, mais des augmentations prolongées pourraient déclencher une période de stagflation, voire de récession, selon les experts. Les banques centrales seraient confrontées à des difficultés considérables dans un tel scénario, car elles pourraient être réticentes à abaisser les taux d’intérêt de manière agressive en raison des craintes liées aux pressions inflationnistes.