Le sommet gouvernemental se réunit aujourd’hui, mercredi, pour discuter des fonds supplémentaires à allouer à la défense. Les partis gouvernementaux s’accordent à dire qu’un budget supplémentaire important devrait être alloué à la défense dans les années à venir, même s’ils ne sont pas d’accord sur l’origine de cet argent.
Principaux renseignements
- Le Conseil des ministres restreint se réunit aujourd’hui pour discuter des fonds supplémentaires à allouer à la défense. Un total d’au moins 17,2 milliards d’euros supplémentaires est demandé pour les quatre prochaines années.
- Le ministre de la défense, Theo Francken (N-VA), proposera un plan pour trouver cet argent. On peut supposer qu’il s’agira d’une combinaison de recettes ponctuelles et de mesures structurelles.
- Les désaccords entre les cinq partis au pouvoir risquent d’être nombreux.
L’année dernière, la Belgique a investi 8 milliards d’euros dans la défense, soit 1,3 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Ce chiffre ne correspond toutefois pas à la norme de 2 pour cent fixée par l’OTAN. Arizona souhaitait atteindre ces 2 pour cent d’ici 2029, conformément à l’accord de coalition, mais cet objectif a été avancé.
17,2 milliards d’euros supplémentaires
Tous les partis au pouvoir s’accordent à dire qu’il faut consacrer plus d’argent à la défense dès que possible. L’objectif est d’atteindre 2 pour cent dès cette année, mais cela nécessitera plus de 4 milliards d’euros supplémentaires. Pour les quatre prochaines années, il s’agit même d’environ 17,2 milliards d’euros. C’est ce qu’a calculé le ministre du Budget Vincent Van Peteghem (cd&v).
La N-VA du Premier ministre Bart De Wever et le ministre de la Défense Theo Francken rêvent même d’une augmentation de 2,5 pour cent d’ici 2029, mais les autres partis au pouvoir n’y accordent pas autant d’intérêt. C’est surtout cd&v et MR qui considèrent que ce n’est pas réaliste.
Après tout, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir d’où viendra cet argent supplémentaire. Il y a également beaucoup de désaccords à ce sujet au sein du gouvernement. C’est pourquoi le Premier ministre De Wever rencontre aujourd’hui ses vice-premiers ministres. Lors de cette réunion, Francken dévoilera ses projets en matière de défense. Il parlera notamment de l’origine des fonds supplémentaires pour la défense.
Recettes ponctuelles ou économies supplémentaires?
L’un des principaux points de désaccord à ce sujet est de savoir s’il faut opter pour des recettes ponctuelles ou structurelles. Dans le premier cas, il s’agit, par exemple, de vendre des participations de l’État dans BNP Paribas, Proximus, Ethias, Belfius ou d’autres entreprises. Cela pourrait rapporter beaucoup d’argent, mais prendra du temps. Aucun parti n’est opposé à une telle vente, même s’ils sont tous conscients qu’il ne s’agit pas d’une solution structurelle.
Les solutions structurelles incluraient des économies ou des taxes supplémentaires. Cela fait immédiatement resurgir la ligne de fracture entre le centre-droit (N-VA et MR) et le centre-gauche (Vooruit, cd&v et Les Engagés) qui s’est dessinée lors des négociations gouvernementales. Ces derniers veulent que les pensions soient encore plus touchées. Le MR, quant à lui, ne veut pas d’une introduction plus stricte de l’impôt sur les plus-values. Pour Georges-Louis Bouchez, président du MR, l’obtention d’argent de la coopération au développement est une option, tout comme les soins de santé.
Une troisième piste consiste à maintenir ces dépenses supplémentaires en dehors du budget. La Commission européenne – dans le cadre de ReArm Europe – l’a exceptionnellement autorisé pour les quatre prochaines années. Pour le Premier ministre De Wever, il s’agit là d’un scénario catastrophe. Il souhaite que la dette publique diminue et non qu’elle augmente encore. Parmi les partis au pouvoir, seul le Vooruit semble ouvert à cette idée.
Où doit aller l’argent supplémentaire?
Il est remarquable que, lors de la réunion au sommet du gouvernement, il ne sera question que de trouver des milliards supplémentaires pour les dépenses de défense, mais pas des détails de ces dépenses. Le plan de Theo Francken sur ce que la défense veut acheter n’a pas encore été finalisé. GvA rapporte que.
Il y a également un risque de discussion à ce sujet plus tard. En effet, un certain nombre de parties souhaitent que cet argent supplémentaire soit affecté non seulement à l’armée, mais aussi à la sécurité. Par exemple, cd&v, avec la ministre de la Justice Annelies Verlinden, veut des fonds supplémentaires pour ce département. Forwards et MR, quant à eux, insistent sur la cybersécurité. Les libéraux francophones veulent de toute façon plus de budget pour la police, ce qui n’est pas une coïncidence si le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) est compétent en la matière. Quoi qu’il en soit, le fait de comptabiliser tous ces éléments dans les dépenses de défense permettra à la Belgique d’atteindre un peu plus facilement la norme de 2 pour cent exigée par l’OTAN.
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