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Les ministres des finances de l’UE réagissent aux menaces de droits de douane américains

Les ministres des finances de l’UE réagissent aux menaces de droits de douane américains
(Photo par Thierry Monasse/Getty Images)

Principaux renseignements

  • Les ministres européens des finances se réunissent pour examiner les répercussions économiques potentielles des droits de douane américains.
  • L’UE pourrait explorer des stratégies pour atténuer les perturbations des chaînes d’approvisionnement et l’escalade des coûts, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs et une vulnérabilité accrue des citoyens.
  • L’UE envisage des contre-mesures telles que le renforcement de l’intégration au sein du marché intérieur et la suppression des barrières réglementaires qui entravent le commerce entre les États membres.

Les ministres européens des finances se réunissent

Les ministres européens des finances doivent se réunir ce vendredi pour examiner les répercussions économiques potentielles des droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits de l’Union européenne. Andrzej Domanski, ministre polonais des finances et président en exercice de la présidence tournante de l’UE, a exposé les objectifs de la réunion dans une lettre préparatoire.

Domanski a souligné la nécessité pour les ministres d’étudier des stratégies visant à atténuer l’impact prévu sur la croissance économique de l’Europe. Il a mis l’accent sur les inquiétudes liées à la perturbation des chaînes d’approvisionnement et à l’escalade des coûts pour les entreprises, qui pourraient avoir une incidence négative sur les prévisions de croissance et la valeur des monnaies. Ces conséquences, a-t-il averti, pourraient se traduire par une hausse des prix pour les consommateurs et une vulnérabilité accrue des citoyens.

L’UE envisage des contre-mesures

La réunion se penchera sur les implications économiques plus larges des droits de douane américains, en envisageant des options telles que le renforcement de l’intégration au sein du marché intérieur de l’UE. Domanski a suggéré que la suppression des barrières réglementaires qui entravent le commerce entre les 27 États membres de l’UE pourrait servir de contre-mesure à l’action des États-Unis. Il a cité l’évaluation du Fonds monétaire international selon laquelle les réglementations existantes au sein de l’UE équivalent à des droits de douane de plus de 40 pour cent sur les biens et de 110 pour cent sur les services.

En outre, Domanski a souligné l’importance de faire preuve d’unité entre les membres de l’UE face à ce défi. Il a affirmé que la solidarité serait cruciale pour naviguer dans cette situation complexe.

Mesures de rétorsion et unité

Au-delà du renforcement de son marché intérieur, l’UE pourrait également envisager des mesures de rétorsion à l’encontre des États-Unis. Les économistes proposent de cibler les grandes entreprises technologiques, un secteur particulièrement vulnérable aux représailles en raison de l’excédent américain existant dans ce domaine. Une taxe potentielle sur les géants américains de la technologie tels que Google, Apple, Meta, Amazon et Microsoft a été préconisée par des responsables français dans le cadre des négociations commerciales en cours entre l’UE et les États-Unis.

L’UE dispose d’un nouvel outil puissant, l’instrument de lutte contre la coercition (ACI), qui lui confère une autorité considérable pour contrer les pays étrangers qui tentent de contraindre ses membres à modifier leur politique. Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, préconise de se préparer à utiliser ce « bazooka commercial » en cas de guerre commerciale transatlantique.

Options à la disposition de l’UE

Parmi les autres options à la disposition de l’UE figurent la limitation de l’accès aux marchés publics pour les entreprises de pays tiers et l’adoption de mesures liées au commerce des services ou à l’investissement.

Jusqu’à présent, la stratégie de l’Europe concernant les marchandises a consisté à limiter les représailles lors des premiers cycles tarifaires à quelques produits politiquement sensibles, en évitant une escalade totale de la guerre commerciale. Lorsque l’ancien président américain Trump a imposé des droits de douane de 25 pour cent sur les importations d’acier et d’aluminium en mars, l’UE a réagi en appliquant le principe « œil pour œil ».

En réponse aux prélèvements ultérieurs de Trump, Bruxelles a pris des mesures de rétorsion ciblées, en se concentrant sur des produits américains politiquement sensibles tels que les motos Harley-Davidson, le soja et d’autres produits agricoles.

La question clé est maintenant de savoir si Bruxelles s’en tiendra à sa stratégie de représailles ciblées ou si elle intensifiera sa réponse, compte tenu de l’escalade des tensions dans les relations transatlantiques.

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