Les midterms se dirigent vers une victoire républicaine, et Trump est prêt à en ramasser les lauriers

Les démocrates américains s’apprêtent à des élections de mi-mandat douloureuses et à des républicains qui reprennent du poil de la bête. Avec, en embuscade, un certain Donald Trump qui n’y est à peu près pour rien mais qui compte s’en approprier tout le mérite. Avec un objectif en tête : 2024.

Le contexte : L’arène politique américaine s’organise autour de deux grands événements principaux : les élections présidentielles bien sûr, mais aussi les élections de mi-mandat. A la moitié du mandat du président en fonction, les cartes sont redistribuées parmi les deux chambres du Congrès des États-Unis. L’ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants est renouvelé, ainsi qu’un tiers des 100 sièges du Sénat, et en général, c’est le parti d’opposition qui reprend du poil de la bête face au camp du président.

  • Joe Biden traverse un moment compliqué. Son intransigeance sur l’invasion russe et son soutien inconditionnel à une Ukraine démocratique lui ont donné un certain poids moral, mais il n’empêche que son bilan économique reste plutôt catastrophique, même n’y peut pas grand-chose. Et ses adversaires comptent bien capitaliser dessus, d’autant que l’aide militaire plombe encore un peu plus le budget.
  • Le 8 novembre prochain, on peut donc s’attendre à une marée républicaine. Et c’est tout bénéfice pour un certain Donald Trump. Même s’il n’a strictement aucune responsabilité politique, l’ancien président reste très influent auprès des républicains, qu’il a contribué à radicaliser.
  • L’ancien président ne cache pas sa volonté de reconquérir le pouvoir, après une élection de 2020 qu’il estime encore avoir remportée, en dépit du bon sens. Et pour y parvenir, il a un plan, qui passe d’abord par incarner le seul candidat présidentiel crédible du Great old Party (le GOP ; les républicains).

« Au moment où Trump envisage d’utiliser une vague rouge potentielle comme toile de fond pour le lancement de sa campagne présidentielle, certains républicains ont déclaré qu’il est susceptible d’exiger plus de crédit que ce qui lui est dû. »

Gabby Orr, rédacteur pour CNN
  • Trump a revendiqué à plusieurs reprises le mérite d’avoir « fabriqué » un certain nombre de candidats qui ont fait parler d’eux, de J.D. Vance dans l’Ohio à Ron DeSantis en Floride. Une manière de se présenter comme celui qui forge une nouvelle génération de républicains capables de gagner des États pour le camp des rouges. Même si dans les faits, c’est largement exagéré.
  • En fait, Trump fait tout pour être le seul à même de ramasser les lauriers quand ils seront au sol. Il n’y a personne chez les républicains qui bénéficie de la renommée nationale et du soutien populaire de l’ancien président. Et ce malgré ses casseroles juridiques et ses idées extrêmes, qui ont progressivement effacé des débats les républicains les plus modérés.
  • Trump fera passer toute victoire républicaine pour la sienne, même si c’est faux, afin de conforter sa place comme seul candidat potentiel à la prochaine présidentielle. Et qu’importe l’état défraichi des lauriers.
  • L’ancien président fait toutefois l’objet de nombreuses affaires judiciaires, qui vont de tentatives présumées de détourner les résultats des élections de 2020 à des accusations de viol, en passant par l’incitation à l’émeute lors de l’attaque du Capitole par une foule de ses partisans. Ce sont des charges très lourdes, alors que traditionnellement les Américains aiment avoir des présidents qui semblent irréprochables. Mais Trump a toujours été hors norme, et ses partisans le voient comme au-dessus des lois, forcément mises en place pour lui faire obstacle.
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