Les JO de Tokyo pourraient ne jamais avoir lieu: un ministre japonais brise le tabou

Reportés à l’été 2021 en raison de la pandémie de coronavirus, les JO de Tokyo pourraient finalement être annulés. On en reste pour l’instant au stade des suppositions, mais une première rupture avec l’optimiste discours officiel s’est produite ce vendredi.

Bien que les JO 2020 ont dû être postposés, tant les responsables politiques japonais que les officiels du Comité Olympique International (CIO) s’étaient jusqu’ici montrés confiants. D’après eux, le Japon allait réussir à organiser des Jeux ‘sûrs et sécurisés’. Cela ne faisait aucun doute.

Mais depuis quelques jours, d’éminents responsables ont décidé de s’écarter de cette ligne officielle. La semaine dernière, Dick Pound, le plus ancien membre du CIO, a déclaré qu’il ‘n’était pas certain’ que les Jeux de Tokyo pourraient bien avoir lieu. ‘On ne peut pas ignorer la poussée du virus’, a-t-il confié à la BBC. Une interview qui a fait suite au déclenchement de l’état d’urgence au Japon en raison de la résurgence du Covid-19 dans le pays.

Ce vendredi, c’est au tour d’un membre du gouvernement japonais de sortir du bois. ‘Vu la situation du coronavirus, tout peut arriver. Le comité d’organisation et le CIO (le Comité international olympique) doivent bien sûr réfléchir à des plans de secours’.

La déclaration vient de Taro Kono, ministre de la Réforme administrative, dont l’influence sur l’organisation des JO est importante. S’il a tout de même insisté sur le fait que le Japon continuait de préparer ‘fermement’ la tenue des Jeux, il s’agit de la première sortie d’un responsable politique japonais laissant la porte ouverte à une annulation.

Le peuple n’en veut plus

Ces récentes déclarations surviennent au moment où les Japonais semblent de plus en plus réticents à l’organisation des JO sur leur territoire. En octobre, moins de 50% de la population était contre la tenue des Jeux cet été. Ce chiffre est passé à 71% en décembre et a désormais atteint les 80%.

Ce revirement de situation est dû à la dangereuse troisième vague de coronavirus qui s’abat sur le Japon. Bien plus virulente que les deux précédentes, celle-ci fait même peser une lourde menace sur le système hospitalier du pays. En deux semaines, les caps des 4.000, 5.000, 6.000 et 7.000 infections enregistrées quotidiennement ont été successivement franchis pour la première fois depuis le début de la pandémie. Le nombre de décès atteint lui aussi des records.

Avec 4.119 décès comptabilisés, le Japon reste toujours tout de même très loin des chiffres européens. Rien qu’en Belgique, on en est en effet à plus de 20.000 décès liés au coronavirus.

Par rapport à l’Europe – et à d’autres grands pays – le Japon est en revanche en retard sur la vaccination. La campagne ne devrait pas débuter avant la fin du mois de février. Les organisateurs des Jeux ne tiennent d’ailleurs pas compte des vaccinations dans leurs prévisions.

Officiellement, les JO de Tokyo doivent avoir lieu entre le 23 juillet et le 8 août prochain. Si leur tenue à cette date était rendue impossible par la crise sanitaire, les Jeux ne pourront plus bénéficier d’un nouveau report, a déjà prévenu le directeur du CIO Thomas Bach. Il s’agira alors d’une annulation pure et simple, un cas qui ne s’est jamais produit depuis la Seconde guerre mondiale.

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