En l’état, les frontières espagnoles resteront fermées aux touristes jusqu’en octobre

Selon les prévisions du gouvernement espagnol, les restrictions de voyage imposées aux étrangers resteront de vigueur jusqu’au mois d’octobre. Mercredi, l’exécutif a annoncé son calendrier ‘indicatif’ qui a pour but d’accompagner le déconfinement progressif du pays. Selon cet agenda, les frontières ne rouvriront pas avant octobre.

Le gouvernement de Pedro Sánchez a toutefois précisé que ce calendrier n’était pas définitif et qu’il pourra être ajusté. Il pourrait être remanié, par exemple, si la seconde vague de contamination prévue dans les prochaines semaines est bien maîtrisée.

Début avril, le gouvernement espagnol avait déjà annoncé qu’il ne pensait pas rouvrir les frontières aux étrangers pendant l’été. Son plan de relance se concentre principalement sur le tourisme intérieur. Car si personne ne peut rentrer dans le pays, les Espagnols ne peuvent pas non plus en sortir. Exception faite pour les urgences médicales.

Les bases de la reprise prévue pour l’automne seront discutées par les autorités cet été.

Le secteur fait une croix sur la saison estivale

Les projections faites par le gouvernement ont obligé le secteur du tourisme à faire une croix sur l’été 2020. La compagnie aérienne Ibéria a déclaré dans un communiqué de presse mardi que la crise allait ‘durer des années’ et que le nombre de vols ne reviendrait pas à la normal avant 2023, au plus tôt.

Pour les agences de voyage espagnoles, cette crise est une véritable ‘catastrophe’. Elles n’ont d’ailleurs pas l’intention de reprendre leurs activités la semaine prochaine, date de réouverture des commerces non-essentiels. ‘Nous n’avons rien à vendre’ a déclaré la Fédération espagnole des agents de voyages (CEAV).

De plus, le plan annoncé par le chef du gouvernement Pedro Sanchez prévoit que les déplacements entre régions resteront très limités. Il sera interdit de voyager entre deux provinces espagnoles jusqu’à la fin du mois de juin. Une personne vivant à Gérone ne pourra se rendre à Barcelone que si son emploi l’exige par exemple.

La vision de l’UE

La politique européenne ne va pas dans le même sens. L’Union européenne cherche à lever rapidement les mesures qui entravent la libre-circulation des personnes entre les pays membres. La Commission proposera d’ailleurs un protocole commun sur ce sujet le 13 mai. Mais c’est bien aux pays de décider s’ils gardent ou non leurs frontières fermées pour cause de crise sanitaire.

En fermant ses frontières, l’Espagne sait que cela va nuire à son économie. 13% des Espagnols travaillent dans le secteur du tourisme, qui génère 150 milliards d’euros, soit 12% de son PIB chaque année. Mais la sécurité sanitaire prime.

Selon les derniers chiffres de l’Université Johns Hopkins, plus de 239.000 Espagnols ont contracté le covid-19. Près de 25.000 n’y ont pas survécu.

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