Un vaste sondage à travers l’Europe montre que les Belges sont parmi les plus sceptiques à l’égard de la transition énergétique. Ce sont aussi eux qui vivent le plus près d’un parc éolien ou photovoltaïque.
Dans l’actu :
- L’institut de recherche danois Norstat a sondé plus de 26.000 Européens dans 26 pays pour connaître leur opinion sur la transition énergétique.
- S’ils ne sont pas les plus pessimistes à cet égard, les Belges se retrouvent tout de même bien bas dans le classement.
Les jeunes Belges particulièrement peu positifs à l’égard de la transition
L’essentiel : la perception de la transition chez les Belges.
- La première question posée aux sondés est la suivante : « Quelle est votre attitude à l’égard de la transition énergétique verte ? ».
- 59% des Belges ont répondu « positive » ou « très positive ». Seuls cinq pays ont un score moins élevé.
- 10% ont répondu « négative » ou « très négative ». À nouveau, seuls cinq pays sont encore plus pessimistes.
- Les autres ont dit n’avoir ni sentiment positif ni sentiment négatif ou, tout simplement, ne pas le savoir.
- Observation intéressante : les jeunes Belges (moins de 39 ans) tirent la moyenne nationale vers le… bas. Les plus jeunes (18-29 ans) sont même ceux avec le score de « positivité » le plus bas d’Europe, à égalité avec les Tchèques et les Slovaques.
Zoom avant : les Belges un peu plus positifs vis-à-vis du solaire.
- Ensuite, c’est plus précisément l’opinion au sujet de l’énergie éolienne qui a été sondée.
- 65% sont « positifs » ou « très positifs » vis-à-vis des parcs éoliens, 8% « négatifs » ou « très négatifs ». Pour le coup, les Belges sont au cœur du peloton européen.
- Le constat est similaire pour la question « Imaginez que l’on décide un parc éolien à proximité de votre habitation/maison de vacances, quelle serait votre attitude immédiate ? ». 38% des Belges ont répondu « positive » ou « très positive », 24% l’inverse. Ils sont dans la moyenne européenne.
- Par rapport à leurs voisins européens, les Belges semblent particulièrement préoccupés par le fait que les éoliennes « gâchent la vue » et qu’il y en a « déjà beaucoup dans leur pays ». Beaucoup moins par de potentielles conséquences négatives sur le sommeil ou la santé en général. Et encore moins par l’impact des éoliennes sur la nature et la faune – le score le plus bas d’Europe.
- Enfin, Norstat a sondé les Européens sur leur opinion vis-à-vis de l’énergie solaire.
- 68% des Belges se disent positifs, voire très positifs. Seuls cinq pays sont moins optimistes.
- Seul un Belge sur deux est (très) positif à l’idée de voir une ferme solaire s’installer près de chez eux. Tandis que 15% verraient d’un mauvais œil. Ce qui les situe à nouveau assez bas dans le classement européen.
Dernier point intéressant : 20% des Belges disent vivre à proximité d’un parc éolien (14%) ou solaire (6%). Le plus haut taux d’Europe. Si notre pays n’est certainement pas le leader européen de la puissance éolienne par habitant, sa petite superficie y est sans doute pour beaucoup.
D’énormes écarts entre les différents pays européens
Zoom arrière : où est-on le plus et le moins optimiste à l’égard de la transition en Europe ?
- Les pays où les répondants se sont dits le plus souvent « positifs » ou « très positifs » vis-à-vis de la « transition énergétique verte » sont la Croatie (80%), le Danemark (79%) et le Portugal (75%).
- À l’autre bout du classement, on retrouve la République tchèque (45%), l’Estonie (51%) et… la France (54%).
- L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’Union européenne, n’est pas beaucoup plus loin devant (57%). Elle est aussi le deuxième pays où les réponses « négatif » et « très négatif » sont revenues le plus souvent (17%). Seuls les Estoniens sont plus pessimistes.
- Concernant l’éolien, les Français sont les moins positifs d’Europe : 42%. Avec 57% de (très) positifs, ils sont avant-derniers pour l’énergie solaire.
- « Il est inquiétant de constater que la plus forte résistance à la transition énergétique verte est observée dans les pays européens les plus peuplés », a commenté auprès d’Euractiv Jesper Hjulmand, CEO d’Andel, la société danoise d’énergie et de réseaux de fibre optique qui a commandé l’enquête.
- Les analystes y voient un parallèle avec la montée de l’extrême droite en France et en Allemagne, où les partis (RN et ArD) véhiculent des messages particulièrement critiques vis-à-vis du renouvelable.
- Enfin, si le cas belge (exposé plus haut) est particulier, il ressort du sondage que l’âge ne joue quasiment aucun rôle quant à la perception de la transition énergétique. Là où on a pourtant l’impression que les plus jeunes sont plus enthousiastes que leurs aînés.
- Cette croyance s’expliquerait par le fait que les jeunes qui croient dans la transition se mobiliseraient plus activement pour celle-ci, là où les plus âgés seraient plus silencieux – alors qu’ils partageraient donc tout autant leur avis.