Les Belges se disent incapables de suivre la transition énergétique pour des raisons financières

Ce mercredi, Testachats publie les résultats d’une enquête dédiée à la perception de la transition énergétique chez les Belges. Conclusion : ils trouvent que c’est trop cher pour eux.

Dans l’actu :

  • Testachats a interrogé plus d’un millier de consommateurs belges afin de connaître leur opinion sur la transition énergétique. Certains résultats sont surprenants.

D’abord : tout le monde ne sait pas de quoi on parle.

  • Dans son enquête, l’organisation de défense des consommateurs a demandé aux sondés s’ils connaissaient le terme « transition énergétique ».
  • Les réponses montrent que la question était tout à fait pertinente. Car 28% des sondés ont dit « en avoir entendu parler sans en comprendre la signification ». Et 33% « n’en avoir jamais entendu parler ».
  • Une grosse moitié des Belges ne maîtriseraient donc pas ce concept que l’on retrouve pourtant tous les jours dans la bouche des politiques (entre autres).
    • Notons aussi qu’un quart des sondés a indiqué « ne pas être préoccupé » par cette question.

Des passoires énergétiques à la rénovation impayable

Ensuite : les Belges vivent dans des passoires énergétiques, mais ils ne le savent pas vraiment.

  • Malgré leur impact négatif sur l’environnement, les combustibles thermiques restent les stars des ménages belges. 77 % des répondants utilisent du gaz ou du mazout pour chauffer leur logement. Très loin devant les solutions estampillées « transition friendly » comme les pellets ou les pompes à chaleur.
  • En outre, les Belges vivent dans des habitations vétustes et mal isolées. Seuls 12% des répondants ont dit habiter un logement « très bien isolé ».
  • Paradoxalement, s’ils savent que leur logement n’est pas bien isolé, très peu peuvent le confirmer « officiellement ». 86% des sondés ont dit ne pas en connaître la classe énergétique.

L’occasion de rappeler une inquiétante étude publiée par Immoweb il y a quelques jours. 28% des logements belges sont des passoires énergétiques. Les chiffres sont encore pires en Wallonie et à Bruxelles, avec respectivement 30,2% et 40,3% des logements dotés d’un certificat PEB F ou G.

Enfin : l’obstacle financier.

  • Lorsqu’on leur a demandé ce qui les empêchait d’adopter un mode de vie plus favorable à l’environnement, 70% des répondants ont évoqué l’obstacle financier. À l’autre bout du spectre, seuls 3% des sondés ont dit ne pas s’en soucier.
  • Les Belges seraient donc bien prêts (voire désireux) à embrasser la transition énergétique, mais ils n’en auraient tout simplement pas les moyens. Que signifie « en avoir les moyens », alors ?
    • La moitié des répondants indiquent ne pas vouloir payer plus pour des solutions plus écologiques.
    • Un sur trois est prêt à payer « 10% de plus ». Seuls 16% payer « plus de 10% supplémentaires ».

Ici aussi, nous ne pouvons que vous renvoyer vers une récente étude de l’Union professionnelle du crédit (UPC). Celle-ci rapportait que les Belges s’endettaient plus que jamais pour suivre le rythme de la transition énergétique. Ainsi, la valeur totale des crédits écoénergétiques accordés lors du premier semestre 2023 s’est envolée à 547.894.000 euros. Soit +34,2 % en un an.

Le politique appelé à rendre la transition énergétique plus abordable

Les solutions ? Globalement, le sondage de Testachats montre que les Belges attendent des actions de la classe politique afin de faciliter la transition énergétique.

Une (grosse) majorité des sondés estiment que :

  • Il faut plus clarté de la part des pouvoirs publics en ce qui concerne les modalités d’application pour l’obtention de subsides. Et ces derniers ne seraient de toute façon pas assez élevés.
  • Des solutions plus écologiques sur le plan énergétique ne pourront se développer que si le prix n’est pas supérieur aux solutions conventionnelles.
  • La transition énergétique va creuser l’inégalité sociale.
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