Les banques européennes valent encore moins que lors de la crise financière

Le secteur bancaire émerge difficilement de la crise du coronavirus. En Europe, les actions des banques sont encore plus mal en point que celles des compagnies de voyage, qui souffrent du confinement. Leur capitalisation boursière est également tombée à moins de la moitié de leur juste valeur.

En février et mars, la valeur boursière des banques européennes a chuté de pas moins de moitié, écrit le journal néerlandais Het Financieele Dagblad. Pour les autres actions, cette chute était en moyenne d’un tiers. Ces autres entreprises ont pu compenser leurs pertes boursières de moitié depuis lors, contrairement aux banques qui sont restées à leur niveau le plus bas.

Les investisseurs craignent les pertes importantes que les banques devront assumer pour les prêts. La crise du coronavirus a fait souffrir les revenus de nombreuses familles et la question sera de savoir si tout le monde sera en mesure de rembourser ses emprunts. Et pour ne pas arranger l’enthousiasme des investisseurs, de nombreuses banques ont décidé de ne pas verser de dividendes temporairement.

Valorisation

Par ailleurs, le marché accorde également une valeur plus faible aux banques que lors de la crise de 2008, alors qu’elles étaient à l’origine du problème. Le rapport moyen entre la valeur de marché et la valeur comptable des 45 banques de l’indice européen Stoxx s’élève désormais à 0,42. Cela signifie que les investisseurs considèrent que les banques valent plus de la moitié de leur valorisation d’après ce qu’indiquent leurs comptes.

Une banque saine a généralement un ratio de 1 ou plus. Cela signifie que la capitalisation boursière est égale ou supérieure à la valeur comptable. Pendant la crise financière, ce ratio était de 0,7. C’était donc bien plus qu’aujourd’hui.

Les banques belges font mieux que la moyenne. Pour KBC, son chiffre de 0,99 est légèrement inférieur à 1. La compagnie d’assurance Ageas, qui a été créée à partir des décombres de Fortis, a elle un ratio de 0,5. La banque néerlandaise ABN Amro sort à 0,3.

Pas de profit avant 2023

Les investisseurs cherchent maintenant des réponses avant d’investir à nouveau, indiquent les analystes. La question est de savoir s’ils vont constituer davantage de tampons pour les pertes de crédit et quel en sera l’impact. Et la question clé: quand les dividendes seront-ils à nouveau versés?

Le consultant McKinsey estime que les banques ne se remettront pas de la crise du coronavirus avant 2023. Les années précédentes, il s’attend à des pertes allant jusqu’à 40 %. ‘Un retour aux niveaux d’avant la crise ne se fera pas avant 2024’, note le rapport.

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