« Les avertissements sur l’hyperinflation sont totalement ridicules »

Selon l’économiste David Rosenberg, tous les avertissements sur l’hyperinflation sont irrationnels. “Il est erroné d’admettre que la hausse des prix due à la pandémie a un effet paralysant sur l’économie, et qu’un emballement de l’inflation en sera la suite », analyse-t-il.

Pourquoi est-ce important ?

A cause de l'augmentation de l'inflation, observée ces derniers mois, certaines personnes s'inquiètent sur ce que l'avenir pourrait apporter. Ces derniers jours, des personnes influentes dans le monde de la finance et de l'économie se sont mises à employer le mot "hyperinflation". Mais tous ne sont pas convaincus que les chiffres de l'inflation vont s'emballer de manière exponentielle.

Des personnalités connues ont donné leur avis sur la situation économique, ces derniers jours. Le créateur de Twitter Jack Dorsey disait plus tôt cette semaine, dans un tweet, que l’hyperinflation allait tout changer.

Cathie Wood, créatrice et PDG d’Ark Invest, est convaincu qu’un telle hyperinflation ne soit pas en train d’arriver. Selon elle, il y a trois facteurs qui vont « freiner l’inflation induite par les soucis des chaines d’approvisionnement. »

Des craintes de déflation

C’est alors que Rosenberg entre dans les discussions sur l’inflation. Dans une interview avec le média américain CNBC, l’économiste disait que « tous les avertissements sur l’hyperinflation sont totalement ridicules ». « Dire que l’augmentation de l’inflation ne s’arrêterait pas à un moment donné est selon moi se disculper du fait de respecter ce que l’histoire nous apprend », ajoute Rosenberg.

Rosenberg se fait plutôt des soucis sur la déflation, une baisse des prix. « Qu’est-ce qui se passe lorsque la politique monétaire se décale pour que le marché des actions et le marché immobilier se corrigent en même temps. Voilà ce qui va remplacer l’idée de l’hyperinflation l’année prochaine », continue-t-il dans l’interview. « Les gens vont être surpris que la Fed (la Banque centrale américaine, NDLR) change de cap et que les conditions de liquidité vont se resserrer. Nous allons alors faire face à une déflation des actifs, qui va provoquer une déflation générale de l’économie. »

Des actions chères

Il est convaincu que les actions sont actuellement surévaluées. « Le marché a augmenté de manière plus forte que ce qu’auraient justifié de gros gains, et cela est dû à la Fed. Mais elle est sur le point de changer de cap », estime-t-il.

Jerome Powell, le directeur de la Réserve fédérale, a indiqué vendredi dernier dans les médias américains que la Banque centrale américaine devait commencer à arrêter avec le programme de rachats. Mais il a ajouté qu’une hausse des taux d’intérêt se ferait encore attendre. « Je pense que c’est le moment de les diminuer, je ne pense pas que ce soit le bon moment de les augmenter », réfléchit-il. Il a également rappelé son point de vue, que l’inflation devrait probablement décroître l’année prochaine, lorsque la pression de la pandémie va baisser.

Plus