Les ailes des hirondelles se sont réduites pour leur permettre de survivre le long des routes

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Chaque année, 80 millions d’oiseaux sont tués par le trafic routier aux Etats-Unis. Les hirondelles du Nebraska, qui ont l’habitude de faire leur nid sur les abords des ponts de routes sont devenues particulièrement vulnérables aux collisions. Mais le site News Scientist rapporte qu’elles sont en train de s’adapter à cet environnement et aux risques qu’il pose pour elles: leurs ailes ont évolué et elles se sont raccourcies. En effet, des ailes plus courtes leur permettent un envol plus rapide afin de s’éloigner plus vite des voitures. Depuis 30 ans, la longueur des ailes des hirondelles s’est ainsi réduite de 4 millimètres, détaille une étude publiée dans la revue scientifique Current Biology.

Charles Brown, de l’Université de Tulsa dans l’Oklahoma, ramasse les oiseaux morts sur la route depuis 30 ans. Depuis les années 1980, il a constaté une réduction sensible du nombre d’oiseaux tués par collision, alors qu’il y a de plus en plus de nids en bordure des routes. Par ailleurs, les oiseaux tués ont souvent des ailes plus longues que celles des oiseaux capturés dans des filets pour la recherche.

C’est logique, explique Brown, des ailes plus courtes permettent un décollage à la verticale plus rapide ainsi qu’une meilleure maniabilité. « Tout semble montrer que c’est une sélection issue de la circulation des véhicules », explique Ronald Mumme de l’Allegheny College de Meadville, en Pennsylvanie. Toutefois, pour Brown, le trafic n’est pas le seul à expliquer cette évolution. Ainsi, Brown raconte qu’après un mois de mai 1996 particulièrement froid où plus de la moitié des oiseaux qui avaient nidifié était morte de faim, il avait remarqué que la longueur des ailes des oiseaux avait également diminué. Le scientifique avance l’hypothèse suivante : les oiseaux seraient en mesure de capturer plus facilement des insectes restants sur des ailes plus courtes afin de subsister. 

Les hirondelles constituent le dernier cas d’animaux dont l’évolution est influencée par l’homme, conclut New Scientist. On a également constaté que des espèces de poissons se développent plus rapidement en raison de la pêche commerciale, et que deux variétés de pinsons de Darwin des Galapagos qui s’étaient autrefois différenciées sont en train de se rejoindre en une seule et même espèce en raison du nourrissage humain qui se substitue à leur alimentation naturelle.

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