Les 10 Africains les plus riches au monde

De plus en plus d’Africains se retrouvent dans le classement des personnes les plus riches au monde de Forbes. Voici les 10 Africains les plus riches au monde.

9 ex-æquo. Isabel Dos Santos (Angola, 2,7 milliards d’euros, soit environ 2,30 milliards d’euros)

Elle est la 924e personne la plus riche au monde en 2018 selon Forbes. C’est aussi la femme la plus riche d’Afrique, la première sur le continent à avoir dépassé le milliard de dollars de fortune personnelle. La BBC et Forbes la classent également parmi les 100 femmes les plus influentes au monde. Autant d’éléments qui expliquent pourquoi on peut trouver des dizaines d’articles la concernant sur Internet: elle est l’une des personnes les plus médiatisées de ce classement, même si elle parle très rarement à la presse.

Fille de l’ancien président de l’Angola José Eduardo dos Santos (au pouvoir entre1979 et 2017), ses affaires vont moins bien depuis que son père n’est plus à la tête du pays. Joao Lourenço, élu en 2017, lui a ainsi retiré dans la foulée son statut de PDG de la compagnie pétrolière Sonangol. Elle a été accusée d’avoir accordé des dizaines de millions de dollars de bonus à des cadres, mais aussi d’avoir détourné des fonds. Des accusations qu’elle a, bien sûr, balayées d’un revers de la main. Car Isabel Dos Santos est habituée à être pointée du doigt.

Accusée par l’opposition de corruption (dans l’un des pays les plus corrompus du monde…) et d’avoir profité du statut de son père pour s’enrichir personnellement, elle a toujours démenti: « Je ne suis financée par aucun argent ou fonds public. J’ai toujours voulu me débrouiller seule, sans être dans l’ombre de mes parents », expliquait-elle au Wall Street Journal en 2016. À 44 ans, celle qui a étudié à Londres est une femme d’affaires possédant des parts dans des banques (BIC en Angola, PBI au Portugal dont elle détient 19%) et des entreprises de télécommunication (Unitel en Angola, Nos au Portugal) notamment. Businesswoman aguerrie, elle a investi dans de nombreuses entreprises au Portugal, dont l’Angola est une ancienne colonie.

9. Mohamed Mansour (Égypte, 2,7 milliards de dollars, soit environ 2,30 milliards d’euros)

Il est la 887e personne la plus riche au monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. Mohamed Mansour dirige Mansour Group, fondé par son père en 1952, avec ses deux frères Yassen et Youssef, eux-aussi milliardaires à en croire Forbes. Deuxième plus grande compagnie d’Égypte en termes de chiffre d’affaires (plus de 800 milliards de dollars, soit environ 684 milliards d’euros), elle emploie 60.000 dans 120 pays à travers le monde.

Mansour Group est présent dans plusieurs dizaines de domaines d’activités: énergie, automobile, agroalimentaire, la logistique, la finance… C’est surtout le distributeur officiel de General Motors en Égypte, en Irak et en Libye. Mansour Group est également le distributeur exclusif de Caterpillar dans plusieurs pays africains sub-sahariens, en Irak mais aussi en Russie.

Mohamed Mansour (70 ans) est l’un des hommes d’affaires les plus reconnus du continent. Il a toutefois délaissé cette casquette entre 2006 et 2009 pour assurer le rôle de ministre des Transports dans le gouvernement égyptien. Un rôle qu’il a quitté suite à une catastrophe ferroviaire, reprenant par la suite ses activités à la tête du Mansour Group.

8. Koos Bekker (Afrique du Sud, 2,8 milliards d’euros, soit environ 2,39 milliards d’euros)

© Capture d’écran

Il est la 924e personne la plus riche au monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. Koos Bekker est devenu en 1997 le CEO de Naspers, après avoir cofondé en 1985 M-Net/MultiChoice, le premier service de télévision payant en-dehors des États-Unis. Il a quitté son poste de CEO en 2014 pour revenir comme « simple » président du groupe Napsers en 2015.

Napsers est un groupe de presse sud-africain qu’il a fait grandir au fil des années pour en faire une vraie multinationale, avec un chiffre d’affaires de 3,1 milliards de dollars (environ 2,65 milliards d’euros) en 2017. Sa capitalisation boursière est passée de 600 millions de dollars (environ 513 millions d’euros) à 45 milliards de dollars (environ 38 milliards d’euros) entre 1997 et 2014 selon Forbes. Durant cette période, Bekker n’avait ni salaire, ni prime, ni avantage et se rémunérait grâce à des stock options. Un pari gagnant vu sa fortune, qui fait de lui l’un des hommes les plus riches d’Afrique du Sud.

Les activités de Napsers sont la presse (il possède la majorité des journaux sud-africains via Media24), l’édition, le commerce électronique et la télévision payante. Le groupe est présent à travers le monde grâce à ses investissements: il a récemment fait parler de lui en revendant 2% de sa participation dans Tencent, le géant chinois des technologies, moyennant 7,8 milliards d’euros. Et ce alors que Napsers n’avait investi « que » 26 millions d’euros dans Tencent en 2001: pour l’agence d’informations économiques et financières Bloomberg, cet investissement de capital-risque est « l’un des plus profitables jamais réalisés », tout simplement.

6 ex-æquo. Naguib Sawiris (Égypte, 4 milliards de dollars, soit environ 3,41 milliards d’euros)

© EPA

Il est la 550e personne la plus riche du monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. C’est aussi la 2e personne la plus riche d’Égypte derrière… son petit frère, Nassef. Leur père, Onsi (87 ans), est aussi milliardaire, faisant d’eux l’une des familles les plus riches et prospères du continent.

Naguib Sawaris est le fondateur et le président de Wind Telecom (spécialisée dans la télécommunication, comme son nom l’indique), et a été jusqu’en 2017 le CEO d‘Orascom Telecom Media & Technology, entreprise fondée par son père. Il a fait fortune dans le secteur de la télécommunication et possède également des parts dans Evolution Mining et Endeavor Mining (20% à chaque fois), des sociétés minières comme plusieurs personnes de ce top 10 (comme Isabel Dos Santos ou Issad Rebreb), Naguig Sawaris (qui est copte, pas musulman) est très actif sur Twitter. Car à à 64 ans, ce n’est pas seulement un homme d’affaires aguerri, c’est aussi une personnalité politique puisqu’il a fondé en 2011 le Parti des Égyptiens libres pour contrer l’émergence des Frères musulmans notamment. Ce parti, qui prône des principes libéraux, démocratiques et laïcs en Égypte, est le plus représenté au sein du Parlement égyptien. L’homme d’affaire avait fait également parler de lui en 2015 quand il avait proposé, en pleine crise migratoire, d’acheter une île en Grèce ou en Italie pour accueillir les réfugiés: un projet qui en est resté au stade du discours… Il est également investi dans la vie culturelle (il a crée le festival du film d’El-Gouna).

Autant d’éléments qui expliquent pourquoi Jeune Afrique l’a classé 6e personnalité la plus influente en Afrique en 2018.

6 ex-æquo. Issad Rebrab (Algérie, 4 milliards de dollars soit environ 3,41 milliards d’euros)

© Capture d’écran YouTube

Il est la 550e personne la plus riche du monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. C’est aussi la personne la plus riche d’Algérie. Issad Rebrab est le fondateur et président-directeur général de Cevital, la plus grande société privée algérienne, spécialisée dans l’industrie agroalimentaire, la grande distribution, l’industrie et les services.

Groupe leader de l’agroalimentaire en Afrique, Cevital emploie 18.000 personnes (dont les cinq enfants d’Issad Rebrab, qui détiennent tous des parts dans l’entreprise) et son chiffre d’affaires est estimé à 4 milliards de dollars (environ 3,42 milliards d’euros). Cevital possède par exemple l’une des plus grande raffineries de sucre au monde (production estimée: 2 millions de tonnes par an) et a racheté en 2014 le groupe français Brandt, spécialisé dans l’électroménager. Le groupe est présent à l’international en Europe et en Amérique du Sud notamment. Et ce alors que Cevital n’existe « que » depuis 1998.

Issad Rebrab, ancien expert-comptable, possède également le quotidien Liberté, et a failli racheter le deuxième plus grand quotidien arabophone d’Algérie, El Khabar, en 2016. La justice a mis son veto, certains médias algériens voyant ici la volonté du gouvernement d’empêcher l’homme d’affaires de devenir un acteur majeur de la scène médiatique algérienne. Il s’est aussi signalé par ses critiques régulières du pouvoir en place et quelques médias lui prêtent des ambitions politiques en vue des élections présidentielles de 2019.

5. Mike Adenuga (Nigeria, 5,3 milliards de dollars soit environ 4,52 milliards d’euros)

© Capture d’écran YouTube
Il est la 365e personne la plus riche au monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. Mike Adenuga a fait fortune dans la télécommunication et la production pétrolière. Sa sucess-story a déjà fait l’histoire de nombreux articles: conducteur de taxi à New York afin de payer ses études (il possède un Master en gestion des affaires) quand il était jeune, il aurait gagné son premier million de dollars dès 26 ans après avoir repris l’entreprise de sa mère, spécialisée dans la distribution de boissons et… la vente de dentelle. Désormais âgé de 65 ans, il est le fondateur et le président de Globacom, multinationale spécialisée dans les télécommunications et de Conoil (production pétrolière). Selon le classement en temps réel des milliardaires de Forbes, l’année 2018 aurait toutefois été plus difficile pour lui: il aurait déjà perdu près d’un milliard de dollars, soit environ 855 millions d’euros.

4. Nassef Sawiris (Égypte, 6,8 milliards de dollars soit environ 5,81 milliards d’euros)

© EPA

Il est la 251e personne la plus riche du monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. C’est aussi l’homme le plus riche d’Égypte, devant son grand frère, Naguib (voir ci-dessus). Ce dernier est plus connu et médiatisé que lui. Mais Nassef Sawiris « est le plus fin stratège de la fratrie » selon Jeune Afrique. Il a rejoint le groupe Orascom, fondé par son père, avant de prendre la tête du groupe BTP, Orascom Construction, qu’il a largement développé.

Cette société est désormais cotée en Bourse au Caire et au Nasdaq de Dubai, et son chiffre d’affaires était estimé à 7 milliards de dollars (environ 5,98 millions d’euros) en 2013 par Forbes: on peut imaginer qu’il faut revoir ce chiffre à la hausse depuis. C’est en tout cas le plus grand groupe de BTP en Afrique. Une partie de la fortune de Nassef Sawiris s’explique notamment par la vente d’Orascom Cement à Lafarge (devenu depuis Lafarge Holcim) en 2008, contre 8,8 milliards d’euros. Sawiris possède désormais des parts dans Lafarge (premier cimentier mondial), dont il est le deuxième actionnaire, mais également dans Adidas, dont il fait partie du conseil de surveillance. Il dirige également OCI, l’un des géants de l’engrais dans le monde, cotée en Bourse et qui possède des usines aux États-Unis notamment et qui compte parmi ses actionnaires un certain Bill Gates.

Hommes d’affaires couronné de succès, Sawiris s’est offert il y a quelques années un appartement à 70 millions de dollars (environ 59,88 millions d’euros) à New York. Il reste toutefois beaucoup plus discret dans les médias que son frère.

3. Johann Rupert (Afrique du Sud, 7,2 milliards de dollars soit environ 6,15 milliards d’euros)

© Getty Images

Il est la 228e personne la plus riche au monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. Johann Rupert est le fils d‘Anton Rupert, l’un des entrepreneurs africains ayant connu le plus de succès au 20e siècle.

C’est de lui qu’il a hérité de la Compagnie Financière Richemont, fondée par son père en 1988, et qui possède plusieurs des plus belles marques de luxe du monde (Cartier, Piaget, Lancel, Montblanc…). Le  chiffre d’affaires de Richemont était de 3,1 milliards d’euros au dernier trimestre 2017Johann Rupert dirige aussi Remgro, une société d’investissements diversifiés en Afrique du Sud (dont il détient 7% du capital), Reinet, une holding d’investissements basée au Luxembourg et possède 50% des parts dans le club de rugby des Saracens en Angleterre.

Malgré toutes ces activités, Rupert fait peu parler de lui et préfère être « loin des paillettes« . Ses sorties médiatiques sont rares, mais très fortes. Exemple:  « Le luxe doit se faire plus discret ; fini le temps du bling, oubliez-le », plaidait-il dans le New York Times en 2016, ajoutant: « Notre société honore les mauvaises personnes. Celles qui font le bien sont reléguées en dernière page des journaux. Et puis il y a ces footballeurs qui gagnent des millions. Ces designers de mode qui se tiennent au bout du podium après un défilé, ou ces femmes payées pour porter des tenues ridicules. Cela fait vraiment trembler, ce à quoi les gens sont prêts pour attirer l’attention. Où sont nos valeurs? ».

2. Nicky Oppenheimer (Afrique du Sud, 7,7 milliards de dollars, soit environ 6,57 milliards d’euros)

© Capture d’écran YouTube

Il est la 202e personne la plus riche au monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. C’est aussi la personne la plus riche d’Afrique du Sud. Nicky Oppenheimer est le petit-fils de Sir Ernest Oppenheimer, fondateur d’Anglo American, entreprise spécialisée dans la production minière. Sa famille a occupé une place importante dans le commerce mondial de diamants durant près d’un siècle.

Nicky Oppenheimer a ainsi dirigé Anglo American et la société diamantaire DeBeers, prenant la succession de son grand-père et de son père, qui avaient également occupé cette fonction. Il a revendu la totalité des parts de sa famille dans DeBeers en 2012, tournant la page de près de 100 ans d’histoire. L’acheteur? Anglo American, dont il détient 1% des parts désormais selon Forbes.

La famille Oppenheimer s’investit depuis des années dans la défense du patrimoine culturel et naturel de l’Afrique. Nicky Oppenheimer est ainsi le propriétaire de la Tswalu Kalahari Reserve, la plus grande réserve privée en Afrique du Sud. Il a aussi crée avec son fils la Fondation Brenthurst en 2005, dédiée au renforcement de la performance économique de l’Afrique.

1. Aliko Dangote (Nigeria, 12,2 milliards de dollars soit environ 10,42 milliards d’euros)

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Il est la 100e personne la plus riche du monde en 2018 selon le classement annuel de Forbes. C’est aussi la 66e personne la plus puissante du monde, toujours à en croire Forbes, et l’Africain le plus influent selon Jeune Afrique. Autant de titres honorifiques qui s’expliquent par son parcours. Aliko Dangote est le fondateur et le président de Dangote Cement, la plus grande cimenterie d’Afrique avec 44 millions de tonnes produites.

Il en détient désormais 88% des parts, alors que sa société, qui possède des usines dans une dizaine de pays du continent africain, a annoncé un chiffre d’affaires d’1,9 milliard d’euros en 2017, soit une hausse de 30% comparé à l’année précédente. Dangote possède également des parts dans des sociétés de fabrication de sel, de sucre et de farine cotées en Bourse, et a investi dernièrement dans le pétrole ou les télécoms. Il souhaite continuer à diversifier ses activités et veut s’attaquer à l’Europe et aux États-Unis dans les années à venir, avec des investissements compris entre 20 et 50 milliards de dollars (entre environ 17 et 42 millions d’euros).

Peu présent dans les médias mais proche des puissants de ce monde (il a par exemple été reçu à l’Élysée), Aliko Dangote n’est pas du genre bling-bling. « Il est intéressé par l’argent comme marque de réussite, mais il a un style de vie très austère », expliquait un proche au Monde. Il a fait parler de lui en 2007, quand il a affirmé qu’il était « le noir le plus riche du monde« , devant Oprah Winfrey, et dernièrement en affichant de nouveau sa volonté de racheter le club de foot d’Arsenal, dont il est fan.

Dangote se fait également remarquer par ses activités philanthropiques. Il a crée la Dangote Foundation en 1993, la plus grande fondation philanthropiques du continent avec une dotation de plus d’1 million d’euros. Il a dernièrement versé 3,3 millions de dollars (environ 2,81 millions d’euros) pour la construction de la Dangote Business School au Nigeria, afin d’aider à l’éducation dans son pays.

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