Chaque année, Forbes publie son classement des personnalités les plus riches du monde. Voici les 10 premiers Européens, qui appartiennent tous au top 50.
Le Français Serde Dassault aurait dû prendre la 10e place de ce classement avec une fortune estimée à 22,6 milliards de dollars (soit environ 19,575 milliards d’euros). Mais il est décédé le 28 mai dernier à l’âge de 93 ans. Ce classement des 10 Européens les plus riches est basé sur les données du classement de Forbes.
10. Stefan Quandt (Allemagne, 22 milliards de dollars, soit 19.051 milliards d’euros)
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Il s’agit du plus jeune des enfants d’Herbert Quandt, l’ancien patron de BMW, issu de son troisième et dernier mariage. Depuis février 2018, il a augmenté ses parts dans BMW en récupérant les actions de sa mère, décédée en 2015: il détient désormais 25,83% des parts de BMW, ce qui fait de lui l’actionnaire principal de ce fleuron de l’industrie allemande et lui offre un « droit de blocage » des décisions. Son père lui a également légué des parts dans plusieurs autres entreprises.
Il possède aussi 76,8% de CEAG (qui fabrique des chargeurs pour téléphone), 50,3% de Logwin AG (anciennement Thiel Logistik, entreprise de logistique et de fret), et 100% de Heel GmbH (qui fabrique des médicaments homéopathiques) et CeDo Household Products (qui fabrique des sacs de congélation, des sacs poubelles, des filtres à café…). De quoi lui offrir des revenus confortables et faire de lui la 42e fortune mondiale. Il a investi dernièrement plusieurs dizaines de millions d’euros dans l’agence de notation berlinoise Scope, qui rêve d’une introduction en Bourse et de pouvoir concurrencer les poids lourds du secteur que sont Moody’s, S&P ou Fitch.
9. Dietrich Mateschitz (Autriche, 23 milliards de dollars, soit 19.919 milliards d’euros)
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Si certaines personnes de ce top 10 sont discrètes dans les médias, ce n’est pas le cas de Mateschitz. Impossible de passer à côté du richissime patron de Red Bull (37e fortune mondiale selon Forbes), qui, même s’il parle peu à la presse, est présent à de nombreux évènements mondains de son entreprise du haut de ses 74 ans. Fils de professeurs et diplômé en économie, rien ne le prédestinait à une telle richesse. Il a cofondé Red Bull en 1987 après avoir découvert les boissons énergisantes en Asie. Le début d’une success-story. Masteschitz aime se faire plaisir.
L’homme d’affaires autrichien, jamais marié, possède désormais des clubs de football un peu partout dans le monde (en Autriche, en Allemagne, aux États-Unis…) et une écurie en Formule 1, mais aussi des restaurants, ou encore le Hangar-7, lieu d’expositions. Red Bull finance également la fondation Wings For Life, qui s’investit dans la recherche scientifique concernant la moelle épinière. Pas de quoi toutefois faire oublier les récentes sorties médiatiques très (trop?) à droite de Masterschitz, qui s’est dit fan de Donald Trump et opposé à l’immigration. Face au flot de critiques qui a suivi, il a décidé de moins parler de politique…
8. Giovanni Ferrero (Italie, 23 milliards de dollars, soit 19,919 milliards d’euros)
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Le boss du chocolat, c’est lui. C’est un peu réducteur, mais voilà comment résumer le pourquoi de la fortune du petit-fils de Pietro Ferrero, fondateur de la marque du même nom et à qui l’on doit des produits comme le Nutella, les Tic-Tac ou les chocolats Kinder.
L’entreprise s’est notamment développée sous l’impulsion de Michele Ferrero, père de Giovanni et décédé en 2015. Giovanni Ferrero (37e fortune mondiale) dirige l’entreprise depuis 1997. D’abord directeur exécutif avec son frère, Pietro, il a assumé seul ce rôle à partir 2011 à la mort tragique de celui-ci .
A 53 ans, il a toutefois pris du recul en 2017 et n’assume plus que le rôle de président exécutif: « Comme tel, il dirigera le groupe, en se concentrant sur le développement de la stratégie, l’orientation de l’activité et de l’innovation à long terme, assurant ainsi la continuité de la culture et des valeurs de l’entreprise », pouvait-on lire dans le communiqué transmis par l’entreprise italienne à l’époque.
Malgré les critiques régulières visant Ferrero, accusée notamment d’utiliser de l’huile de palme et donc d’encourager la déforestation notamment, le groupe italien présent à travers le monde a réalisé un chiffre d’affaires de 10,3 milliards d’euros en 2016, soit +8,2% par rapport à l’année précédente. Et ce chiffre d’affaires devrait encore augmenter puisque Ferrero a investi plus de 2 milliards d’euros pour racheter l’activité confiserie de Nestlé, autre géant de l’agroalimentaire, en janvier 2018.
7. Susanne Klatten (Allemagne, 25 milliards de dollars, soit 21,609 milliards d’euros)
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Voici la femme la plus riche d’Allemagne, et la 32e personne la plus riche au monde. Elle possède pourtant des parts moins importantes que son frère Stefan Quandt (10e Européen le plus riche de ce classement) dans BMW, l’entreprise familiale: 19,2%. Mais l’entreprise automobile, où elle siège au conseil d’administration, n’est pas sa seule source de revenus.
Elle possède également des parts dans le groupe chimique allemand Altana, héritées de son père, mais aussi dans la société SGL Carbon (spécialisée dans les fibres carbones), dans le fabriquant allemand d’éoliennes Nordex (5,7%), ou encore dans l’entreprise Avista Oil (27,27%), qui transforme les huiles usagées. Businesswoman reconnue, présente dans le top 10 ou 15 des femmes les plus riches du monde depuis plusieurs années, elle se fait discrète dans les médias, elle qui avait fait parler d’elle en 2008 après avoir été piégée par un gigolo suisse. Une affaire qui avait fait grand bruit à l’époque.
6. Georg Schaeffler (Allemagne, 25,3 milliards de dollars, soit 21,863 milliards d’euros)
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Il dirige avec sa mère Maria-Elisabeth le groupe Schaeffler, spécialisé dans des roulements mécaniques utilisés dans l’industrie automobile, l’aéronautique, ou encore les machines-outils. L’entreprise a été fondée par son père, Georg Senior, décédé en 1996. Georg Junior en possède désormais 80%, contre 20% pour sa mère: régner en famille et ne rien laisser aux autres, la formule idéale. Cela leur a permis par exemple d’encaisser la totalité des dividendes perçus par l’entreprise en 2016, estimés à plus de 320 millions d’euros.
De quoi faire de lui l’un des hommes les plus riches d’Allemagne, mais également la 31e fortune mondiale selon Forbes. Très discret dans les médias (comme la plupart des personnes de ce top 10), Georg Schaeffler ne fait parler de lui que dans les magazines économiques. Comme par exemple quand son entreprise a lancé une OPA (victorieuse) sur Continental en 2008 (la famille Schaeffler en possède désormais 46%): si les débuts ont été difficiles, le vent commence enfin à tourner pour la famille allemande plusieurs années après ce deal. Ce qui pourrait se répercuter positivement sur leur compte en banque.
5. François Pinault (France, 27 milliards de dollars, soit 23,267 milliards d’euros)
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Faut-il encore présenter l’homme d’affaires dont la success-story mériterait presque un film? On parle ici d’un homme qui a commencé par racheter une entreprise de vente de bois et qui est désormais mariée à une actrice hollywoodienne (la Mexicaine Salma Hayek, plus jeune de 30 ans), et possède avec Kering le deuxième groupe dans le secteur luxe mondial avec un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros en 2017.
Gucci, Puma, Bottega Veneta, Yves Saint Laurent, Balenciaga, Volcom…. sont autant de marques et de filiales que possède Kering, qui s’est délesté ces dernières années de « poids » comme le Printemps, la Redoute, Conforama ou dernièrement la Fnac pour se focaliser sur le secteur plus lucratif du luxe. Un pari gagnant, puisque la fortune de François Pinault a quasiment doublé comparé à 2017: elle n’était « que » de 15 milliards de dollars il y a un an. L’homme d’affaires français a fait un bon spectaculaire au classement de Forbes, passant de la 63e à la 30e place mondiale en 2018.
François Pinault a dernièrement fait parler de lui dans la presse française avec une phrase concernant Emmanuel Macron (« Il ne comprend pas les petites gens« ). Mais le milliardaire a rectifié le tir par la suite et a fait part de son admiration pour le président de la République.
4. Beate Heister et Karl Albrecht Jr. (Allemagne, 29,8 milliards de dollars, soit 25,684 milliards d’euros)
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Voici peut-être les membres les plus discrets de ce top 10 des Européens les plus riches. Il s’agit pourtant des personnes les plus riches d’Allemagne. Mais il est impossible de trouver des photos récentes d’eux sur les banques de données d’images voire même des interviews qu’ils ont données.
Ce sont tous les deux les enfants de Karl Albrecht, décédé en 2014 et qui a permis le développement du groupe familial Aldi avec son frère Theo. Beate Heister et Karl Albrecht possèdent à eux deux 100% des parts d’Aldi Sud, l’une des deux branches indépendantes de la chaine de supermarchés.
Présente dans le monde entier, avec notamment plus de 1.000 magasins aux États-Unis, la chaine de supermarchés Aldi a réalisé un chiffre d’affaires estimé à 75 milliards d’euros en 2016 selon Morgan Stanley. Ce qui en fait le troisième groupe européen du secteur derrière Schwarz Groupe (Lidl, 89,1 milliard d’euros) et Carrefour (76,6 milliards d’euros).
3. Francoise Bettencourt Meyers (France, 42,2 milliards de dollars, 36,406 milliards d’euros)
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Ces dernières années, c’était sa mère, Liliane Bettencourt, qu’on avait l’habitude de voir dans ce classement en sa qualité de femme la plus riche du monde. Depuis la mort de cette dernière en 2017, Françoise Bettencourt, sa fille unique, a hérité de sa fortune. Petite-fille d’Eugène Schueller, fondateur de l’Oréal, elle n’est pas la femme la plus riche du monde, titre détenu par Alice Walton, fille du fondateur de l’empire Walmart.
Elle n’est « que » 2e du classement, et la 18e dans celui des personnes les plus riches du monde. Elle possède 33% des parts de l’Oréal et dirige la holding familiale Téthys. Elle a dernièrement créé un fonds d’investissements, Téthys Invest, qui a investi dans des cliniques privées américaines mais également dans un groupe français d’enseignement supérieur privé (Galileo Globac Education). De quoi lui permettre de diversifier ses revenus.
2. Amancio Ortega (Espagne, 70 milliards de dollars, soit 60,359 milliards d’euros)
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Une autre belle sucess-story. Alors qu’il a quitté l’école à 13 ans, cet Espagnol très discret est désormais assis sur une fortune colossale, qui lui permet de pointer au 6e rang des hommes les plus riches du monde. Il est le fondateur de la chaîne Zara et du groupe textile Inditex, dont il possède désormais 60% des parts. Les marques textiles Zara et Zara Home, Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka ou Stradivarius appartiennent notamment à Inditex. Il possède également 5% des parts de la Banco Pastor. Autant d’activités qui lui rapporteraient plus de 400 millions de dollars de dividendes chaque année (environ 343 millions d’euros) selon Forbes.
Par le biais de la société Pontegadea, Amancio Ortega investit également dans l’immobilier avec succès: il possède des propriétés un peu partout en Europe (Madrid, Berlin, Rome, Paris…) et deux des principales rues commerçantes de Madrid et Barcelone. Son empire immobilier est estimé à 10 milliards de dollars (environ 8,5 milliards d’euros) par le Financial Time à travers le monde, rien que ça. Il a pris du recul dans ses nombreuses activités depuis quelques années, se concentrant sur des activités philanthropiques. Il a dernièrement perdu 4,3 milliards de dollars (environ 3,6 milliards d’euros) en une seule journée quand un analyste a craint une baisse des ventes des produits Zara, faisant chuter Inditex en Bourse.
1. Bernard Arnault (France, 72 milliards de dollars, soit 62,095 milliards de dollars)
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Propriétaire du groupe LVMH (pour Moët Hennessy Louis Vuitton) qu’il a racheté en 1987, l’homme d’affaires français a connu une augmentation spectaculaire de sa fortune: en un an, il est devenu plus riche de… 30 milliards de dollars (soit environ 25,75 milliards d’euros). Soit un gain d’environ 3 millions d’euros… par seconde en un an. De quoi lui permettre de faire un bond dans ce classement et de devenir l’Européen le plus riche au monde, mais aussi le 4e du classement des personnalités les plus riches au monde, devant notamment Mark Zuckerberg.
Une richesse qui s’explique notamment par le groupe LVMH (il possède 46% du capital) et dont il a enrichi le portefeuille ces 30 dernières années à coup d’acquisitions: Louis Vuitton, Hennessy, Givenchy, Céline, Guerlain ou encore Sephora sont autant de marques prestigieuses à la bonne santé financière qui lui ont permis de s’enrichir. Il est également à la tête du groupe Arnault (qui, possède des parts dans Carrefour ou 100% des Échos ou de Radio Classique) ou encore du holding Christian Dior. S’il a toujours assuré payer « 100% de ses impôts en France », il a dernièrement été pointé du doigt dans une émission de France 3 où il a été accusé d’optimisation fiscale.