Actuellement, comme l’a répété mercredi le Premier ministre Sophie Wilmès, le télétravail est toujours de rigueur en Belgique. Mais que se passera-t-il si tout le monde retourne au bureau? Allons-nous rentrer dans une nouvelle ère et changer notre façon de travailler?
CNBC a tenté d’établir, dans les grandes lignes, ce que sera le monde du travail après le Coronavirus. Mais comment les employés envisagent-ils leur retour au travail ? Une étude réalisée par la plateforme StepStone révèle que les Belges souhaiteraient mettre fin au télétravail et cela, pour plusieurs raisons. Voici les plus importantes :
- 48 % des personnes interrogées aimeraient pouvoir à nouveau revoir leurs collègues et discuter avec eux
- 33 % des personnes interrogées souhaitent retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
- 28 % des personnes interrogées apprécient l’ambiance sur leur lieu de travail.
- 25 % des personnes interrogées souhaitent retomber dans une routine habituelle.
- 23 % des personnes interrogées souhaitent revenir à un ‘fonctionnement normal’.
Masques obligatoires?
Retourner au travail? Oui, mais peut-être pas dans l’immédiat. Certains travailleurs se sont également montrés favorables à ce que le port du masque devienne obligatoire. Cela concerne principalement les employés de bureaux, car les prestataires de soins, les coiffeurs, les esthéticiennes, les vendeurs (commerces et marchés confondus) et le personnel de l’horeca en portent déjà. Les experts et les entreprises estiment qu’il est indispensable de porter un masque dans des conditions où il n’est pas toujours possible de respecter les mesures de distanciations sociales imposées.
Des bureaux aménagés?
Tout le monde s’accorde à dire que les bureaux devraient être séparés par une vitre en plexi ou qu’une certaine distance devrait être respectée entre ces derniers. Les experts pensent également qu’il serait judicieux d’arranger les bureaux de sorte que les membres du personnel, qui seraient répartis en groupes séparés, puissent faire une tournante. Ils pourraient, par exemple, travailler trois jours par semaine depuis leur domicile et se rendre le reste du temps au bureau.
Cela signifie-t-il que les entreprises vont faire des économies massives et que les grands immeubles de bureaux vont perdre leur raison d’être? L’agent immobilier Patrick Plant, du cabinet d’avocats américain Linklaters, n’est pas de cet avis. ‘Je n’imagine pas un immeuble comme The Shard [un gratte-ciel de 72 étages à Londres] se transformer rapidement en un building à capacité réduite. D’après moi, la culture d’entreprise doit encore se manifester physiquement, tout comme auparavant’, a-t-il expliqué.
Vers un environnement de travail plus inclusif?
En tout état de cause, l’épidémie obligera les entreprises à adopter des manières de travailler plus flexibles. Camilla Kemp, responsable d’une agence de publicité à Londres, estime que cela permettra également de diversifier la main-d’œuvre. ‘Nous allons proposer un environnement de travail plus inclusif, car des personnes talentueuses qui n’auraient normalement pas envisagé de faire carrière chez nous, seront amenées à se recycler et pourraient postuler chez nous’.
Enfin, il semble que les membres du personnel eux-mêmes aient changé leur façon de penser. Un homme d’affaires, Tuomos Peltoniemi, s’est d’ailleurs confié à CNCBC, expliquant qu’il avait constaté que le Coronavirus avait changé notre façon de travailler dans le monde. ‘Les employés se nourrissent plus sainement, suivent des cours de fitness, boivent moins d’alcool et sont déterminés à organiser leurs journées de travail de manière plus efficace’, explique-t-il, et ‘enfin, ils se rendent compte que la vie ne se résume pas qu’au travail’.