La ministre de la Défense s’obstine : pas de Léopard belges pour l’Ukraine

L’Allemagne va de l’avant, en fournissant 14 chars Leopard 2 à l’Ukraine. Le soutien belge, par contraste, semble somme toute bien maigre.

L’essentiel : La ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a indiqué sur BelRTL qu’elle mettra à l’ordre du jour du conseil des ministres de vendredi un approvisionnement supplémentaire en systèmes antiaériens, en missiles antichars et en munitions.

  • La Belgique, par l’intermédiaire de sa structure d’intervention rapide B-FAST, a livré 3.000 tonnes de sel de déneigement au pays en guerre, ce qui a immédiatement suscité des réactions narquoises sur les réseaux sociaux : « Il faut que les véhicules blindés livrés par d’autres pays ne glissent pas hors de la piste. »
  • Une livraison de chars Leopard 1, dont une trentaine sont encore en stock au sein de l’entreprise privée OIP à Audenarde, est pour l’instant toujours exclue. « “Nous n’avons plus de chars dans les stocks de la Défense belge”, a justifié Ludivine Dedonder. “Il y a une dizaine années, il a été décidé de vendre ces chars, 10.000 à 15.000 euros pièce. Rien ne nous empêche de les racheter, mais ils ne sont pas opérationnels. Et des entreprises belges se font une marge déraisonnable avec un prix de revente proposé de 500.000 euros pièce alors qu’il n’y a eu aucun travail de remise en état. »
  • Selon le chef de la défense, Michel Hofman, ces Leopard 1 sont une piste :  “Nous tenons les industriels informés et nous essayons de les orienter vers des pistes viables. Dans le cadre de la livraison des tanks à l’Ukraine, il y a quelques pistes qui seront étudiées à l’initiative des Allemands », a déclaré l’amiral à La Libre. La Belgique a fait savoir à Ramstein que nous avions encore une possibilité. On verra bien où cela va nous mener. »
  • En ce qui concerne les Gepard, la porte semble définitivement fermée, ils sont trop chers à rafistoler : « On a regardé cela en profondeur et on est arrivé à la conclusion, ensemble avec l’industrie, que c’était une piste à écarter”, souligne Hofman.

La réaction : Une source proche du dossier avait auparavant réagi auprès de Business AM, contredisant le récit du ministre.

  • « Tous les véhicules doivent être entretenus, cela va de soi. Il s’agit juste de se décider et d’être prêt à payer ». La source a indiqué qu’un accord doit d’abord être conclu avec un acheteur avant de procéder aux travaux de réparation. « Pour rendre un char opérationnel, nous avons entre 600 et 1.000 heures de travail, mais si nous continuons à en parler et à dire qu’une telle chose n’est plus possible… », déplore notre interlocuteur.

(CP)

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