Dans un nouveau rapport, le secteur de l’éolien alerte sur le fait que le nombre de nouvelles installations mises en place en 2021 reste en-deçà des attentes.
Le Global Wind Energy Council (GWEC) indique dans son nouveau rapport que 93,6 gigawatts de capacité d’énergie éolienne ont été installés en 2021. C’est un petit peu moins qu’en 2020, où le chiffre avait été de 95,5 GW. Notons qu’il s’agit là de la quantité maximale d’électricité que les installations peuvent produire, et non ce qu’elles produisent nécessairement.
D’après l’organisme, qui représente les intérêts du secteur, cette baisse est surtout due au recul des chiffres chinois et américains en ce qui concerne les installations terrestres. En Chine, où 30,7 GW ont été installés en 2021 contre plus de 50 GW en 2020. Du côté des Etats-Unis, 12,7 GW de capacité onshore ont été installés l’an dernier, soit une baisse de 4,16 GW par rapport à l’année précédente.
En revanche, l’éolien offshore a vécu sa meilleure année, avec 21,1 GW installés en 2021.
Au total, la capacité cumulée de l’énergie éolienne sur notre planète a atteint 837 GW.
« Condamnés à manquer nos objectifs climatiques »
Dans son rapport, l’organisme indique « qu’au rythme actuel d’installation, GWEC Market Intelligence prévoit que d’ici 2030, nous disposerons de moins de deux tiers de la capacité d’énergie éolienne requise pour une trajectoire de 1,5°C et de zéro net, ce qui nous condamne effectivement à manquer nos objectifs climatiques. »
« Les politiques actuelles devraient permettre d’ajouter 557 GW de nouvelles capacités au cours des cinq prochaines années. Cela représente plus de 110 GW de nouvelles installations chaque année jusqu’en 2026. Toutefois, cette croissance doit quadrupler d’ici à la fin de la décennie si l’on veut que le monde reste sur la voie d’un scénario à 1,5°C et d’un taux net zéro d’ici à 2050 », estime le GWEC.
Rappelons qu’une augmentation des températures de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels est une visée fixée par l’Accord de Paris en 2015, qui entend contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C. Selon les Nations unies, pour que le réchauffement climatique soit maintenu « à 1,5 °C maximum (…) les émissions doivent être réduites de 45 % d’ici à 2030 et atteindre un niveau net nul d’ici à 2050. »
Dans son rapport, le GWEC appelle à la rationalisation des procédures liées à l’octroi de permis et à « un cadre réglementaire international plus solide pour faire face à la concurrence accrue pour les matières premières et les minéraux essentiels. »
Contexte favorable
Le GWEC estime que ce que vit le monde depuis plusieurs mois montre plus que jamais qu’il faut pleinement miser sur le renouvelable. Pour Ben Backwell, son CEO, « les événements de l’année dernière, qui ont vu les économies et les consommateurs exposés à une volatilité extrême des combustibles fossiles et à des prix élevés dans le monde entier, sont le symptôme d’une transition énergétique hésitante et désordonnée. »
« Les 12 derniers mois devraient servir d’énorme signal d’alarme : nous devons avancer de manière décisive et passer aux systèmes énergétiques du XXIe siècle basés sur les énergies renouvelables », a-t-il ajouté, soulignant également que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a « mis en évidence les implications de la dépendance aux importations de combustibles fossiles pour la sécurité énergétique. »