Le Royaume-Uni veut ajuster unilatéralement l’accord sur le Brexit pour l’Irlande du Nord, au risque de provoquer la colère de l’UE

Le gouvernement de Boris Johnson devrait introduire dans les semaines à venir une nouvelle loi qui annulera certaines parties de l’accord de Brexit négocié avec l’Union européenne (UE). La pierre d’achoppement est le protocole d’Irlande du Nord, qui maintient une partie de l’Irlande du Nord dans l’UE.

Pourquoi est-ce important ?

Cette mesure est susceptible d'aggraver les tensions entre la Grande-Bretagne et l'État et de faire naître la perspective d'une guerre commerciale.

Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré aujourd’hui à la Chambre des communes que son gouvernement envisageait d’introduire une loi apportant des modifications au protocole d’Irlande du Nord « dans les prochaines semaines ».

Ce protocole tendu fait partie de l’accord commercial post-Brexit, qui exige des contrôles sur certaines marchandises entrant en Irlande du Nord depuis le reste du Royaume-Uni (RU). En suivant partiellement les règles commerciales du marché unique, la nation a toujours un pied dans l’UE.

Il existe un libre-échange entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, et aucun contrôle frontalier sur le continent irlandais. Mais depuis cet accord, il existe toutes sortes de restrictions commerciales (telles que des contrôles aux frontières et des prélèvements à l’importation) sur la mer d’Irlande, entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

Abolir les contrôles aux frontières

Le gouvernement britannique veut maintenant abolir les contrôles frontaliers sur les marchandises qui sont expédiées en Irlande du Nord et uniquement vendues là-bas, rapporte NOS. Pour éviter que ces produits ne se retrouvent en Irlande ou dans un autre État membre de l’UE, des amendes plus élevées seront infligées en cas de contrebande de marchandises de l’Irlande du Nord vers l’UE.

La ministre souhaite également que des modifications soient apportées aux règles de TVA pour l’Irlande du Nord. Les habitants d’Irlande du Nord ne pourront pas bénéficier de taux de TVA réduits sur les outils destinés à rendre leurs maisons plus écologiques, tels que les pompes à chaleur et les panneaux solaires. La mesure britannique enfreindrait les règles fiscales de l’UE. Selon le parti unioniste démocratique d’Irlande du Nord, cela signifie que les Irlandais du Nord vivent comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. Le gouvernement britannique souhaite désormais que ces taux réduits leur soient appliqués.

Le parti unioniste démocratique pro-britannique, qui est arrivé deuxième derrière le Sinn Fein lors des élections du 5 mai, est le principal partisan de l’abolition du protocole. Pendant ce temps, l’Irlande du Nord est en proie à une crise politique : dix jours après les élections, les Unionistes refusent de nommer un président du Parlement et de former un nouveau gouvernement.

Conséquences

L’UE a exhorté la Grande-Bretagne à ne pas prendre de mesures unilatérales pour passer outre certaines parties de l’accord sur le Brexit, prévenant qu’il y aurait des conséquences si elle le faisait.

Notre Premier ministre, Alexander De Croo, s’est également exprimé sur la question. Il a suggéré que si le Royaume-Uni ne respectait pas l’accord, cela créerait un problème majeur pour le marché intérieur de l’UE.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson – bien qu’il ait renégocié et signé le protocole sur l’Irlande du Nord – a déclaré à plusieurs reprises qu' »il sera nécessaire d’agir » si la position de l’UE ne change pas.

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