‘Un Brexit dur pourrait alimenter le terrorisme en Irlande du Nord’

Un ‘no-deal’ risque d’accroître la violence politique et le terrorisme en Irlande du Nord, a mis en garde le Comité renseignement et sécurité du Parlement britannique.

‘Le terrorisme lié à l’Irlande du Nord n’a pas disparu’, rappelle le renseignement britannique dans un rapport publié lundi. Si aucun accord n’est conclu sur la future relation commerciale avec l’UE – et ce scénario devient de plus en plus probable – les risques de violence politique dans la région augmenteront, affirme par ailleurs le Comité dans ses conclusions.

Si aucun accord n’est conclu entre l’UE et le Royaume-Uni, des postes frontières pourraient à nouveau voir le jour entre l’Irlande du Nord et l’Irlande. Et des contrôles douaniers devraient être effectués sur les marchandises transitant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord et inversement.

Selon le renseignement, le mouvement séparatiste républicain, auquel appartient le groupe terroriste New IRA, est toujours actif dans la nation constitutive semi-autonome du Royaume-Uni. Le mouvement continue même à recruter de nouveaux membres.

Attentats

‘Toute infrastructure construite à la frontière irlandaise pour effectuer des contrôles douaniers ou de sécurité deviendrait immédiatement une cible’, prévient le rapport. ‘Le risque de violence politique dans les zones frontalières augmenterait’.

La question de savoir si et quelles infrastructures frontalières seront mises en place en Irlande est l’un des points les plus controversés des négociations post-Brexit. Alors qu’une solution a finalement pu être négociée de haute lutte dans l’accord sur le Brexit l’année dernière, le Premier ministre britannique Boris Johnson a récemment décidé de la balayer unilatéralement en faisant passer la loi controversée sur le marché intérieur à la Chambre des communes.

Bien que la majeure partie de la menace terroriste en Irlande du Nord provienne des républicains dissidents, le rapport indique également que le Brexit pourrait mettre le feu aux poudres parmi les groupes loyalistes. Loyaux envers le Royaume-Uni, ces derniers ont respecté un cessez-le-feu depuis maintenant plusieurs années.

Quant aux factions républicaines, elles veulent se séparer du Royaume-Uni et rejoindre la République d’Irlande. Selon le journal britannique The Guardian, le groupe séparatiste républicain New IRA serait responsable de la mort de la journaliste Lyra McKee, qui a été abattue alors qu’elle couvrait les émeutes de Derry en avril 2019. L’année dernière, trois attaques réussies ont également été menées avec des engins explosifs artisanaux. Et en 2018, un attentat terroriste avait été perpétré par des séparatistes.

Le Royaume-Uni et l’UE affirment être bien conscients des risques de sécurité pour la région frontalière irlandaise en cas de rupture brutale. Les négociations commerciales entrent désormais dans une phase cruciale. À moins de deux semaines de l’expiration du délai décidé pour parvenir à un accord, la Manche a rarement paru aussi large entre Londres et Bruxelles.

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