Le projet d’union bancaire de l’UE n’est pas enterré, « il fait juste une sieste »

Le projet d’union bancaire de l’Union européenne, qui vise à rendre le secteur financier de la zone euro plus sûr, pourrait bien faire à nouveau parler de lui. D’ailleurs, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est « pas mort, il fait juste une sieste ».

Pour comprendre ce qu’est l’union bancaire de l’UE, il faut remonter au début des années 2010. La crise financière de 2008 a poussé l’Union européenne à chercher des solutions pour rendre son secteur financier à la fois plus sûr, plus stable, mais également plus fiable. Plusieurs initiatives ont ainsi été poursuivies, dont la création d’une union bancaire.

Un pilier manque encore à l’appel

L’objectif de l’UE était de disposer d’un système unique de réglementation pour les principaux prêteurs de la zone euro, afin de garantir que les contribuables ne soient plus tenus de secourir les prêteurs défaillants, comme ce fut le cas durant la crise financière de 2008, rappelle Reuters.

Alors que la Banque centrale européenne s’occupe de réguler les grandes banques de la zone euro (UniCredit, BNP Paribas ou encore Deutsche Bank), un second organisme de surveillance a été créé pour gérer les prêteurs défaillants. Il ne restait plus qu’à mettre sur pied le dernier pilier pour introduire l’union bancaire européenne, à savoir un système européen d’assurance des dépôts financé par les banques. Ce fond devait permettre d’indemniser les clients d’une institution bancaire en cas de faillite.

Or, l’UE n’est jamais parvenue à dresser ce dernier pilier. Pour certains, ce système allait forcément créer un déséquilibre entre les banques ; celles des pays riches allaient renflouer les banques des autres États membres.

Un dossier toujours dans les tuyaux

Si la mise en œuvre de ce pilier a échoué à plusieurs reprises, l’affaire n’a pas été abandonnée pour autant, selon un responsable de l’UE, rapporte Reuters. Les ministres des Finances de la zone euro devraient d’ailleurs en rediscuter cette semaine, afin de se mettre d’accord sur la feuille de route visant à finaliser la création de l’union bancaire.

Cependant, en raison d’un manque de consensus, seule une partie de la feuille de route devrait être convenue. Il est notamment question du cadre de gestion de crise et des règles régissant l’utilisation des systèmes nationaux de garantie de dépôts, selon le responsable de l’UE.

« Ce n’est pas le plan de travail complet que nous envisagions, mais c’est toujours un élément très important de l’union bancaire », a-t-il déclaré.

Après quoi, la question de savoir si le « moment est venu » d’essayer à nouveau de trouver un accord sur le système commun d’assurance des dépôts se posera. Et le débat risque, vu le contexte actuel, d’être d’autant plus compliqué. D’ailleurs, les problèmes géopolitiques et économiques urgents auxquels sont confrontés les États membres pourraient réduire le sentiment d’urgence pour l’union bancaire, a conclu le responsable de l’UE.

Plus