Plusieurs grandes entreprises chimiques européennes considèrent que l’achat de quotas de CO2 n’est pas un assez grand incitant pour la transition vers la neutralité carbone. Le prix des ETS (Emissions Trading System) a pourtant atteint le niveau record de 50 euros. Le Conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC) plaide pour une nouvelle mesure: les contrats sur la différence.
Actuellement, l’Union européenne fonctionne avec de quotas d’émissions pour réguler la production de CO2. Toutes les entreprises européennes reçoivent un certain volume de quotas. Si elles émettent moins de CO2, elles peuvent revendre leurs quotas excédentaires aux entreprises qui produisent trop de dioxyde de carbone. Les pollueurs sont donc les payeurs.
Toutefois, selon certaines entreprises chimiques, le prix de ces quotas, qui ne cesse pourtant de grimper, est toujours trop faible. Il est toujours plus rentable de polluer et d’acheter des quotas, plutôt que d’investir dans des techniques de réductions des émissions. De ce fait, les entreprises continuent de polluer.
Les contrats sur la différence
Pour que les entreprises qui veulent investir dans la transition ne perdent pas en compétitivité par rapport à celles qui polluent, le CEFIC a proposé une solution: les contrats sur la différence. Il s’agit d’une mesure pour financer la transition écologique.
Le principe est simple: l’Union européenne fixe une limite de prix des ETS à partir de laquelle la transition devient rentable. Tant que le prix des ETS est plus bas, l’Europe donne la différence aux entreprises qui ont investi dans des solutions neutres en carbone. Si les prix sont supérieurs par contre, les entreprises devront payer la différence.
De cette manière, les deux parties s’y retrouvent. Les entreprises chimiques peuvent mieux gérer leur programme d’investissements dans la transition et restent compétitives. Et l’Union européenne limite la volatilité des ETS.
D’autres secteurs concernés
L’Union européenne semble favorable à cette mesure. La Commission européenne a ajouté ce point dans les propositions pour la révision du système de droits d’émission qui est prévue pour cet été, explique Euractiv. Il faudra toutefois convaincre les pays encore hésitants. Et ce sera peut-être le rôle de l’Allemagne, qui a déjà prévu d’instaurer des contrats sur la différence dans sa stratégie de financement durable.
Le projet ne concerne pas seulement les industries chimiques. D’autres secteurs sont aussi de gros émetteurs de carbone. L’acier pourrait également convenir, car les innovations dans le domaine coûtent très chères.
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