Le plus grand traité de libre-échange au monde retardé à cause du coronavirus

Le traité de libre-échange créé par l’Union africaine devait être appliqué dès le 1er avril 2020. Mais avec la crise du coronavirus,l’échéance est repoussée au 1er juillet pour que la plus grande zone de libre-échange au monde soit opérationnelle.

Sur les 55 pays membres de l’Union africaine, 30 ont ratifié le traité de libre-échange. Dès le 1er juillet, ces États feront donc partie d’un marché unique, l’African Continental Free Trade Area (AfCFTA). Cela signifie que la circulation des biens, des services, des personnes et des investissements sera simplifiée et libéralisée entre ces pays. Ensemble, ils seront aussi plus forts lorsqu’ils devront négocier avec d’autres nations ou d’autres institutions.

Le projet a été lancé en 2018 par l’Union africaine, une institution regroupant les 55 pays de l’Afrique continentale. Si au départ, tous les membres à l’exception de l’Érythrée avaient signé le traité, ils sont finalement un peu plus de la moitié à avoir marqué leur accord définitif.

Le projet était sur le bon chemin. Mais la crise du coronavirus est passée par là. De nombreux pays africains ont fermé leurs frontières. Le commerce s’est fortement affaibli au niveau mondial et continental. Il était difficile de lancer un marché unique dans de telles conditions. La mise en application est donc repoussée de trois mois, soit au 1er juillet 2020.

Pour de nombreux économistes, le mois de juillet est vu comme une date crédible pour l’application de l’AfCFTA. Il s’agit d’une double opportunité pour les dirigeants africains: se relever de la crise économique induite par le coronavirus et établir de nouvelles règles commerciales. Le commerce extérieur a été bouleversé. Par exemple, comme l’explique le média économique, CNBC, la fermeture des frontières a forcé le Kenya et le Nigéria à relancer leurs industries nationales, au détriment d’une certaine efficacité.

Chine et UE

Cependant, ce lancement ne dépend pas que de l’Union africaine. Plusieurs partenariats ont déjà été conclus, entre autres avec l’Union européenne et la Chine. Des partenaires qui sont concentrés sur la gestion de la pandémie. Les accords commerciaux risquent donc de prendre un peu plus de temps que prévu.

Mais, de toute manière, l’African Continental Free Trade Area ne se mettra pas en place en un jour. Il faudra des années pour que le mécanisme soit rodé et pour mettre en pratique ce qui semble sur papier bien fonctionner. À titre de comparaison, il a fallu plus de 35 ans pour que la CEE, le premier marché européen, soit fonctionnelle alors que le nombre de pays impliqués était bien moindre.

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