Le Parlement russe adopte une loi permettant à la Russie de faire barrage aux réseaux sociaux

Le Parlement russe a adopté plusieurs projets de loi qui lui donneront davantage de contrôle sur les contenus publiés. Ces nouvelles lois concernent également les réseaux sociaux tels que Twitter. 

L’un des projets de loi adopté par le Parlement offre à la Russie la possibilité de bloquer les sites étrangers ‘discriminatoires’ à l’égard des médias russes. Une deuxième loi permettrait d’imposer des amendes importantes aux entreprises qui refuseraient de supprimer les messages et les textes non souhaités.

Emprisonnement et amendes

Un troisième projet de loi permettra au pays d’imposer des peines de prison aux personnes qui publient des déclarations diffamatoires en ligne ou dans les médias. Une personne reconnue coupable de diffamation pourrait se voir condamnée à deux ans de prison et à une amende allant jusqu’à un million de roubles (environ 11.000 euros), selon l’agence de presse Reuters.

Les projets de loi ont déjà été approuvés par la Douma, le Parlement russe. Il y a donc de fortes chances que ces derniers soient convertis en lois. Si cela se produit, la Russie pourra bloquer des sites web tels que YouTube, Facebook et Twitter – qui étiquettent déjà les messages publiés par les médias russes.

Twitter pose plus particulièrement problème à la Russie. La plateforme est plébiscitée par tous ceux qui s’opposent au Kremlin. Le chef de l’opposition Alexei Navalny utilise d’ailleurs Twitter (et YouTube) pour toucher des millions de Russes.

Lorsque le projet de loi visant à bloquer les sites étrangers a été présenté le mois dernier, M. Navalny a exprimé son mécontentement sur Twitter. ‘Fantastique, qu’ils approuvent le projet de loi dès que possible. Tous les Russes utiliseront bientôt un VPN’, avait-il tweeté.

Préparation de la présidence de Biden

L’organisation Human Rights Watch note que la Russie dispose déjà de certains moyens pour restreindre les sites. Une loi sur Internet établie en 2019 permettra à la Russie de tracer, filtrer et rediriger le trafic. ‘Le pays  devrait alors être capable de censurer certains sites’, explique l’organisation. 

Selon Alexei Makarkin, directeur adjoint du Centre des technologies politiques de Moscou, ce n’est pas une coïncidence si la Russie approuve aujourd’hui de tels projets de loi. Dans une interview accordée à Bloomberg, il a déclaré que le pays craignait que le président américain élu, Joe Biden, ne soutienne l’opposition russe une fois qu’il sera président des États-Unis. ‘La Russie veut  essayer de nous faire comprendre qu’elle est prête’, a déclaré M. Makarkin.

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