« Le nouveau boom sur le marché immobilier américain menace la stabilité financière mondiale »

Il n’y a pas qu’en Belgique que le marché immobilier flambe. Les États-Unis connaissent le même mouvement. La reprise de l’économie américaine a fait s’envoler les prix des maisons. Et cela inquiète certains membres de la Fed. Le dernier boom immobilier avait provoqué une crise économique sans précédent.

Pourquoi est-ce important ?

En 2008, la crise financière qui avait impacté le monde entier avait commencé tout simplement par une bulle autour du marché immobilier. Des prêts trop dangereux avaient été réalisés et quand les acheteurs n'ont pas plus pu rembourser, c'est toute l'économie qui s'est effondrée.

Le prix médian des maisons a augmenté de près de 24% en mai, par rapport à l’année dernière, a annoncé la National Association of Realtors. Les maisons n’ont jamais été aussi chères aux États-Unis. Pour Eric Rosengren, président de la Fed de Boston, cette hausse des prix est un avertissement, explique-t-il au Financial Times. Sa crainte? Qu’un nouveau cycle d’expansion et de ralentissement ne provoque une nouvelle instabilité financière.

Rosengren ne dit pas que le marché va s’écrouler du jour au lendemain comme en 2008. Mais il veut avertir la Fed de garder un œil sur le marché immobilier. Il rappelle que ce type de up-and-down sur ce marché a déjà eu lieu « à plusieurs reprises aux États-Unis et dans le monde » et souvent cela est devenu une « source de problèmes pour la stabilité financière ».

Une preuve d’un début d’instabilité et de spéculation est qu’à Boston, certaines maisons se vendent désormais argent comptant. Certains vendeurs n’ont déjà plus confiance dans le système de prêt des banques.

L’achat d’actif

Le but de la Fed et de nombreuses banques centrales est de maintenir l’inflation à un niveau stable d’environ 2% par an. Pour cela, elles utilisent de nombreuses techniques, comme des variations sur les taux d’intérêt et des achats d’obligation. Le président de la Fed de Boston considère que cet objectif ne peut pas être atteint si certains secteurs – comme l’immobilier- ne cessent d’augmenter et de diminuer de manière cyclique. Il faut donc réussir à stabiliser le marché.

Robert Kaplan, président de la Fed de Dallas, est du même avis et demande à la Réserve fédérale de mettre rapidement fin au rachat des titres adossés à un prêt immobilier (MBS). Chaque mois, la Banque centrale américaine achète pour 40 milliards de dollars de ces titres. Ce qui booste le marché immobilier. La fin de ces achats permettrait de ralentir ce secteur avant qu’une bulle spéculative ne se forme et qu’elle nous éclate au visage.

La Fed assure toutefois qu’elle n’arrêtera ses achats que lorsque l’inflation dépassera les 2% à plus long terme. En outre, pour le président de la Fed, le rachat de MBS n’est pas une aide directe à l’immobilier. « C’était vraiment juste pour garder une relation très étroite avec le marché du Trésor et un marché très important en soi », a-t-il déclaré au site MarketWatch.

Il faudra donc suivre cela de près, car comme on l’a vu en 2008, un trop gros choc sur le marché immobilier peut faire trembler le monde entier pendant plusieurs années. D’autant que cette bulle sur l’immobilier n’est pas propre aux Etats-Unis. Récemment, l’OCDE pointait une augmentation des prix de 5% en moyenne chez ses 37 membres en 2020. Une telle augementation n’était plus arrivée depuis 20 ans alors que 2020 a été une crise économique sans précédent en temps de paix.

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