Le duo d’informateurs veut de la clarté: c’est l’heure des choix pour le PS et la N-VA

Après les vacances, place aux choses sérieuses. Les informateurs Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez (MR) entrent dans une semaine décisive.

La situation. Aujourd’hui, le duo Coens/Bouchez reçoit deux présidents de parti: Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS). Les informateurs leur présenteront la note rédigée par le CD&V (le cabinet de Koen Geens) et le MR (le cabinet de la Première ministre Sophie Wilmès).

La méthode est assez simple. Les deux partis, CD&V et MR, après une période de calme au cours de laquelle les informateurs ont effectué quelques rencontres symboliques, notamment avec les partenaires sociaux, vont remettre leur note aux dix présidents de partis qui sont dans le bain des négociations. Il s’agira ensuite de voir lesquels pourront et/ou voudront se lancer. S’il y en a suffisamment, alors une véritable formation de gouvernement pourra être entamée.

La grande question est toujours sur la table. Une coalition réunissant N-VA et PS est-elle possible? Ou bien assistera-t-on à la formation d’un arc-en-ciel, sans le parti de Bart De Wever? Les réactions de ce jour devraient fournir de premières indications.

Bataille symbolique

Le contenu de la note des informateurs n’a pas filtré, mais il est d’ores et déjà clair qu’une féroce bataille symbolique aura lieu pour définir le statut exact de cette note.

  • S’agira-t-il d’un prolongement de la note rédigée par le précédent informateur, Paul Magnette (PS)? Les verts et le PS, entre autres, ont déjà indiqué qu’ils n’escomptaient pas des changements fondamentaux.
  • Ou bien s’agira-t-il d’une base de travail totalement différente, comme l’avait demandé Bart De Wever (N-VA), en se référant au texte du gouvernement flamand? La N-VA, tout comme l’Open VLD et le CD&V, plaident pour une politique socio-économique complètement différente, et notamment une activation renforcée des chômeurs.

Pourquoi cela se produit-il?

Les deux partis indispensables pour faire fonctionner un gouvernement sans la N-VA sont ceux qui fournissent les informateurs. Par conséquent, si le CD&V et le MR parviennent à convaincre les partis arc-en-ciel de se lancer dans l’aventure, la formule devrait marcher. Seulement, ces derniers devront à coup sûr accepter un texte beaucoup plus ‘central’, élaboré de concert par les libéraux francophones et les chrétiens-démocrates.

Une telle situation est la conséquence de la période d’information précédente, lorsque le président du PS, Paul Magnette, est allé très loin avant de finalement rencontrer la résistance du MR. Soudain, les libéraux, mais aussi et surtout le CD&V, sont revenus dans le jeu. Ils sont désormais en position de prendre les décisions et de choisir qui prendre avec eux.

Veto contre la N-VA

Un grand nombre de veto demeurent contre la N-VA, surtout du côté francophone. Une formule de gouvernement avec les nationalistes reste donc très difficile. Il n’en a même jamais vraiment été question au sud du pays, pas même lorsque le PS s’est quelque peu rapproché de la N-VA l’été dernier.

  • Le PS n’arrête pas de dire ‘non’.
  • Ecolo est même encore plus clair: les verts ne se lanceront ‘jamais avec la N-VA’.
  • Il n’y a aucun enthousiasme du côté de DéFI.
  • Au cdH, il n’y a pas de ‘non’ définitif, mais la probabilité que les humanistes fassent quoi que ce soit avec la N-VA reste très faible.

Et maintenant? Le duo d’informateurs va essayer de créer de la clarté. Dans cette phase, il s’agit surtout de former une coalition de personnes plus que de dire ‘oui’ ou ‘non’ à un texte. Mais comme on ne connaît pas encore la coalition en question… Il faudra donc attendre de voir si la méthode des informateurs, et par extension celle des informateurs fantômes Geens et Wilmès, fonctionne.

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