Le classement des 10 pays les plus dangereux au monde

Si vous cherchez une destination vacances sûre, ces 10 pays les plus dangereux au monde sont à proscrire. En raison de leur taux de criminalité notamment.

L’été est bien là, et la saison des vacances est donc officiellement ouverte. Si vous n’avez pas encore prévu de congés pour partir quelque part et que vous cherchez justement un pays où voyager en last minute ou dans les prochains mois, il est toujours utile de vous renseigner un minimum sur chaque destination.

Tous les États ne sont, en effet, pas aussi paisibles que la Belgique ou que les pays scandinaves, qui figurent par ailleurs chaque année dans le top 5 des pays les plus sûrs au monde. L’Amérique du Sud, et particulièrement le Venezuela et la Colombie, est ainsi largement représentée dans le classement des pays et villes les plus dangereux au monde

Il existe de nombreux organismes et différentes méthodes pour établir ces listes. Un peu plus tôt cette année, la société de conseil et de recherche américaine Gallup a, par exemple, publié un classement basé sur le sentiment de sécurité que les résidents éprouvent dans leur pays. Dans ce rapport, le pays qui a été catégorisé comme le plus dangereux selon ses habitants est la Bolivie. La Sierra Leone, le Botswana, la République dominicaine et Mexique complètent ce désolant top 5. Au contraire, les trois pays qui ont été évalués comme les plus sûrs au monde sont Singapour, en numéro un, la Norvège et l’Islande ensuite. Pour consulter ce rapport en entier, suivez ce lien ici.

L’Afrique et le Moyen-Orient en bas du classement

Le classement des dix pays les moins sûrs au monde que nous allons vous présenter repose sur une méthode de classification plus objective. Il provient du 2018 Global Peace Index, le classement de référence sur la paix dans le monde depuis sa première parution en 2007. Il est établi chaque année par lInstitut for Economics & Peace, dont le siège est à Sydney, en collaboration avec de nombreux partenaires, groupes de réflexion et organisations intergouvernementales.

Au total, 163 pays sont passés à la loupe sur base de 23 critères, tels que le taux d’homicide volontaire, le niveau de répression et de violence pratiqué par le régime, le nombre de décès survenus dans des conflits internes, ou encore des facteurs liés aux relations internationales du pays (comme les dépenses militaires ou les frictions diplomatiques).

En pole position, on retrouve, comme d’habitude, l’Islande, avec une note globale de 1.096. Au plus bas est le score, au plus pacifique est le pays. S’en suit la Nouvelle-Zélande (avec une note de 1,192), l’Autriche (avec une note de 1,274), le Portugal (score de 1,318) et le Danemark (1,353).

Les pays pauvres et/ou en guerre figurent sans surprise dans le bas du classement. Plus précisément, ce sont les régions d’Afrique et du Moyen-Orient qui sont les plus représentées parmi les pays les plus dangereux au monde. Voici le classement des dix pires pays. 

10. La  Russie: score global de 3.16

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Si la Russie accueille cet été la Coupe du monde de football, cela ne veut pas dire pour autant que le climat qui y règne dans le pays est sûr. Le pays est tenu d’une main de fer par Vladimir Poutine, qui a d’ailleurs été réélu pour un quatrième mandat présidentiel à une forte majorité de la population en mars dernier. Même si de nombreuses fraudes, constatées un peu partout dans le pays, ont accompagné le scrutin.

La Russie a connu, tout au long de l’année dernière, la deuxième plus grande détérioration en termes de paix de la région d’Eurasie. Le climat s’est particulièrement dégradé dans les trois domaines « Terreur politique », « Impact du terrorisme » et « Crime violent ». Ce qui laisse penser, selon le rapport Global Peace Index, que la stabilité politique du pays se fait au prix d’une répression de plus en plus forte de l’opposition.

L’atmosphère n’est pas paisible tant à l’intérieur des terres – en raison de la montée des manifestations violentes au sein de la population – qu’au niveau international. La Russie est toujours soumise à diverses sanctions occidentales et ses relations avec les autres pays du monde sont loin d’être au beau fixe. En outre, l’implication continue de Moscou en Syrie et son soutien indéfectible au régime de Bachar al-Assad ont dégradé encore sa note.

9. La République centrafricaine: score global de 3.236

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Malgré quelques améliorations par rapport au Global Peace Index de 2017, la République centrafricaine n’a pas quitté le top 10 des pays les plus dangereux au monde. Cette ancienne colonie française connaît de forts mouvements de population, à la fois internes mais surtout externes. 

Les conflits continus, sans réel répit, ne laissent à de nombreux citoyens aucun autre choix que de quitter leur maison et fuir dans un pays voisin. L’étude évalue à 38 % le coût économique de la violence dans le PIB de ce pays d’Afrique centrale pourtant en voie de développement.

Depuis son indépendance en 1960, la République centrafricaine connaît coup d’État sur coup d’État. La population est déchirée en deux: les musulmans d’un côté (majoritairement réfugiés au nord du pays) et les chrétiens de l’autre. Le dernier coup d’État date de 2013, lorsque la Séléka (une alliance de milices) a renversé le président François Bozizé, un ancien général qui avait lui-même pris le pouvoir par la force un peu plus tôt. La situation était déjà chaotique et a dégénéré encore davantage: pillages, tueries, affrontements armés… Le pays a plongé dans une spirale de la violence qui paraît sans fin.

Pour éviter une catastrophe humanitaire, une opération internationale, à l’initiative de la France (baptisée « Sangaris« ) a été lancée en décembre 2013. La mission s’est achevée fin octobre 2016, mais la situation est loin d’être rétablie. Un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra, a été élu en 2016 mais son leadership est trop faible que pour réinstaller la stabilité politique dont le pays a besoin.

La République centrafricaine est pourtant riche en ressources naturelles (diamants, or et uranium), mais elle manque cruellement de moyens et est l’un des pays les plus pauvres du monde.

8. La République démocratique du Congo: score global de 3.251

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La République démocratique du Congo enregistre la plus grosse dégradation de son score de tous les pays d’Afrique subsaharienne. La situation du pays n’avait plus été aussi peu sûre depuis des décennies. Il est même devenu le troisième pays le moins sûr de la région, derrière la Somalie et le Soudan du Sud.

Plusieurs facteurs y contribuent: le nombre de réfugiés et de personnes déplacées a beaucoup augmenté sur un an (passant de 2,77 à 5,32 % de part dans la population totale), le risque de guerre civile est devenu de plus en plus élevé, les conflits internes de plus en plus nombreux et de plus en plus violents, et l’activité des rebelles de plus en plus forte. Les civils se battent, en outre, pour obtenir des biens de première nécessité, tels que la nourriture, et ce dans plusieurs régions du pays.

Le pays est géré depuis janvier 2001 par Joseph Kabila. Mais depuis 2016, surtout, le président mène une répression brutale sur les dissidents du régime, matant étudiants et manifestants. L’ONG Human Rights Watch a déjà dénoncé les nombreux opposants arrêtés, détenus, voire exécutés arbitrairement.

7. La Libye: score global de 3.262

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Même si Mouammar Kadhafi a été renversé et tué en octobre 2011, la Libye est loin d’être un État sûr. Le pays a connu le Printemps arabe, puis les manifestations et insurrections de la population ont très vite tourné en guerre civile entre d’un côté les forces fidèles au régime de Kadhafi et de l’autre les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l’ONU. Virant même à la crise humanitaire. 

La détérioration la plus notable en termes de paix en Libye s’est produite – tout comme en Syrie – dans le sentiment d’hostilité envers les étrangers, un indicateur des bonnes relations avec les pays voisins. Cette hostilité a augmenté, selon les chiffres du 2018 Global Peace Index, de 61,5 % entre 2013 et 2016.

Après la chute du colonel Kadhafi, la Libye est marquée par la disparition d’un pouvoir central fort, les nouvelles autorités ne parvenant pas à s’imposer face aux milices armées formées pendant la révolution. Cette instabilité politique et menaces continuelles de partition laissent quartier libre à l’installation de groupes terroristes, comme l’État islamique, ainsi qu’à l’immigration clandestine à destination de l’Europe. 

Face à l’urgence de la situation dans le pays, la communauté internationale parvient finalement à instaurer un gouvernement d’union nationale, en mars 2016. D’abord rejeté par les parlements de Tripoli et de Tobrouk, le nouveau gouvernement est finalement reconnu et s’installe quelque temps plus tard dans la capitale, Tripoli. Mais la situation est encore à l’heure actuelle loin d’être apaisée.

6. Le Yémen: score global de 3.305

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Tout comme la Libye, le Yémen a connu les plus larges détériorations de son climat dans les années suivant les soulèvements populaires du Printemps arabe (2010-2011). Le pays est déchiré par une guerre qui dure depuis quatre ans. Le conflit oppose les rebelles houthis (qui se réclament du Zaïdisme, une minorité de l’islam chiite), soutenus par l’Iran, et les forces gouvernementales soutenues par l’Arabie saoudite.

Le conflit s’est mué en catastrophe humanitaire et a pris une ampleur internationale en 2015, suite à l’intervention de l’Arabie saoudite et des ses alliés. Récemment, l’Unicef a publié des chiffres édifiants sur les conséquences dramatiques: depuis le début de la guerre, 5.000 enfants ont été blessés dans les violences ou tués et 1,8 million souffrent de malnutrition aiguë (en cause les restrictions au niveau des importations alimentaires imposés par l’Arabie saoudite). Plus de la moitié des jeunes Yéménites n’ont pas accès à l’eau potable, entraînant également de graves épidémies de choléra. 

Toujours selon le rapport de l’Unicef, plus de 11 millions d’enfants ont d’urgence besoin d’une assistance humanitaire dans ce pays qui est par ailleurs le plus pauvre du Moyen-Orient. En 2017, l’ONU a même qualifié la situation au Yémen de « pire crise humanitaire du monde ». Un conflit qui est pourtant trop peu souvent évoqués dans les médias.

Les principaux risques identifiés dans le Global Peace Index sont le terrorisme, les enlèvements, la famine et les problèmes sanitaires.

5. La Somalie: score global de 3.367

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La Somalie est l’un des pays les moins sûrs d’Afrique subsaharienne et du monde entier également. Le pays est ravagé par une guerre civile qui a éclaté en janvier 1991 et qui n’est à ce jour pas terminée.

Le conflit débute avec la chute de Mohamed Siad Barre, président qui impose un règne de terreur dans le pays. La dictature laisse alors place à l’anarchie, et les mouvements armés se multiplient. Une opération américaine et onusienne se déploie fin 1992, mais est un cuisant échec. Pour ne rien arranger à la situation, le mouvement islamiste terroriste al-Shabab fait ses débuts dans les années 2000 et menace toujours constamment le pays d’attentats. 

Depuis février 2017, un nouveau président a été désigné à la tête de l’État: Mohamed Abdullahi Mohamed. Il est soutenu par le monde occidental ainsi que par les 22.000 soldats de la force africaine déployés dans le pays depuis dix ans. Mais cela ne suffit toujours pas à apaiser la tension. En plus des risques d’attaques terroristes et de guerres, le pays connaît des famines à répétition et manque cruellement de besoins de première nécessité (tels que des médicaments).

4. L’Irak: score global de 3.425

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L’Irak reste à ce jour l’un des pays les moins sûrs de la planète, malgré de récentes légères améliorations. En effet, l’État islamique perd chaque jour un peu plus de terrain et le niveau de violence pratiqué par les groupes terroristes qui abritent le territoire a largement diminué. Cependant, ces améliorations ont été contrebalancées par une animosité de plus en plus vive dans la péninsule arabique. En cause, les tensions entre sunnites et chiites (majoritaires dans la population irakienne).

Cette fragmentation géopolitique est source d’instabilité politique et risque à terme de déboucher sur une possible guerre civile.  

3. Le Soudan du Sud: score global de 3.508

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Le Soudan du Sud est le troisième pays le moins sûr au monde. Deux ans après avoir obtenu son indépendance (en janvier 2011), le pays s’est enfoncé dans une guerre civile interminable, qui oppose les forces gouvernementales et leurs alliés aux forces d’opposition. Depuis, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de personnes déplacées. Des atrocités innommables sont commises régulièrement contre les civils: massacres ethniques, enrôlement d’enfants soldats, viols de masse, meurtres, tortures, etc. 

Un récent rapport de l’ONU pointait encore en juillet de « graves violations des droits de l’Homme et des abus au regard du droit humanitaire international », qui peuvent s’apparenter à des « crimes de guerre ».

2. L’Afghanistan: score global de 3.585

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L’Afghanistan est le deuxième pays le moins sûr au monde. Son score global en termes de paix continue de diminuer, pour la cinquième année consécutive. Il y a eu une amélioration concernant l’impact du terrorisme dans le pays, en raison d’une diminution de 9 % des victimes civiles par rapport à l’année précédente. Mais cela est sans doute le fait du contrôle territorial des Talibans, qui n’avait plus été aussi large depuis 2001, qu’à un quelconque climat de paix qui serait en train de s’instaurer à long terme. 

En 2017, le conflit en Afghanistan a fait près de 10.500 victimes civiles, selon un récent rapport de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA). Si cela représente une diminution par rapport à 2016, il s’agit toutefois de la quatrième année consécutive où le nombre de victimes civiles dépasse la barre symbolique des 10.000.

1. La Syrie: score global de 3.60

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Cette première place n’est que peu étonnante. La Syrie est ravagée par une guerre civile qui paraît sans issue. Elle a éclaté en 2011 et oppose le gouvernement de Damas (de Bachar al-Assad) à diverses milices rebelles, groupes terroristes (dont l’État islamique et le Front al-Nosra) et civiles. Les forces en conflit sont tellement nombreuses et diverses qu’une solution à court terme semble toujours à l’heure actuelle impossible à trouver. Parmi les combattants, on trouve également des forces kurdes, des soldats syriens ayant fait défection, des membres du Hezbollah libanais, ou encore d’autres groupes chiites étrangers.

La communauté internationale ne trouve également aucun terrain d’entente: entre les pays qui soutiennent le gouvernement de Bachar al-Assad (la Russie notamment) et les autres qui le condamnent (l’Union européenne et les États-Unis, pour l’essentiel).

Malgré les nombreux cessez-le-feu instaurés par l’ONU, les bombardements ne semblent pas prêts de s’arrêter. En 7 ans, la guerre en Syrie a fait plus de 350.000 morts, selon un récent bilan publié par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

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