Principaux renseignements
- La politique de l’Allemagne en matière de dépenses de défense évolue pour s’aligner sur les alliés de l’OTAN.
- Le pays vise à porter ses dépenses de défense à 5 pour cent du PIB.
- L’Allemagne prévoit de renforcer ses capacités militaires sans rétablir le service militaire obligatoire.
Le ministre allemand des affaires étrangères, Johann Wadephul, a récemment signalé un changement important dans la politique de dépenses de défense du pays lors de discussions avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio en Turquie. Wadephul a exprimé l’intention de l’Allemagne d’augmenter ses dépenses de défense à 5 pour cent du PIB, s’alignant ainsi sur les demandes de longue date du président américain Donald Trump pour des contributions militaires plus élevées de la part des alliés de l’OTAN.
Ce changement tranche avec la position de l’ancien chancelier Olaf Scholz. Celui-ci s’était opposé à l’objectif de 5 pour cent, demandé par Donald Trump, en raison des lourdes conséquences financières. Il redoutait notamment d’importantes hausses d’impôts ou des coupes dans des secteurs essentiels. Le nouveau chancelier, Friedrich Merz, adopte une approche plus pragmatique. Pour lui, l’essentiel est de renforcer les capacités militaires de l’Allemagne, sans forcément se fixer un pourcentage précis.
Tentative de réintroduction de la conscription
Merz souhaite faire de la Bundeswehr, les forces armées allemandes, « l’armée la plus forte d’Europe sur le plan conventionnel ». Tout en reconnaissant la pénurie actuelle de personnel au sein de la Bundeswehr, Merz a confirmé que le service militaire obligatoire ne serait pas rétabli dans un avenir immédiat. Le gouvernement entend continuer à s’appuyer sur un modèle de service volontaire inspiré de la Suède.
Le parti Die Linke retient la conscription
L’introduction d’un service militaire obligatoire nécessiterait une majorité des deux tiers au Bundestag, seuil qui fait défaut au gouvernement actuel. L’opposition du parti de gauche Die Linke, qui détient 64 sièges au parlement, constitue un obstacle de taille. Die Linke s’oppose fermement au service militaire obligatoire, citant sa suspension en 2011 comme une victoire pour les objecteurs de conscience. Par conséquent, le gouvernement aurait besoin du soutien du parti d’extrême droite AfD, dont le programme plaide contre le service obligatoire pour les femmes.
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