La Région wallonne et son ministre-président avaient promis d’apporter des éclaircissements sur les mesures de soutien économique. Voilà qui est fait : 350 millions d’euros notamment pour les commerçants et les indépendants.
L’enveloppe de 350 millions d’euros se répartit comme suit:
- 233 millions d’euros de soutien aux PME et indépendants dans les secteurs touchés par la crise, à travers une indemnisation forfaitaire.
- 115 millions d’euros de mesures de soutien aux secteurs de la santé et du social.
- 2 millions d’euros destinés aux pouvoirs locaux en compensation de la suppression de taxes et redevances aux entreprises et indépendants touchés par la crise du coronavirus.
Nous nous intéresserons ici à la première enveloppe de 233 millions et qui concerne les citoyens wallons. Cela concerne quelque 55.000 entreprises et indépendants. Que ce soit dans l’Horeca, les agences de voyages, le commerce de détail et l’hébergement ou les services personnels.
Pour ces PME et micro-entreprises, un forfait de 5.000 euros est prévu. Il s’agit d’une indemnité unique (non cumulable). Et 2.500 euros pour les entreprises qui ne sont pas fermées toute la semaine (les quelque 6.000 coiffeurs par exemple).
Par communiqué, l’ensemble des ministres concernés annonce que la méthodologie sera très prochainement expliquée, le tout via une plate-forme qui sera accessible à partir du 27 mars 2020. Les paiements interviendront à partir d’avril.
Bisbrouille autour des fonds européens
Cette enveloppe sera-t-elle suffisante ? L’exécutif d’Elio Di Rupo (PS) l’espère. Pour autant que la période de confinement ne se prolonge pas. Le communiqué ajoute que les outils financiers wallons d’investissement (SRIW, SOGEPA, SOWALFIN) seront toujours en activité. Ils octroieront aussi un gel généralisé sur les prêts en cours jusqu’à la fin du mois de mars 2020, prolongeable à fin avril.
Pour ceux que cela concerne, tous les détails se trouvent sur le site du ministre wallon de l’Économie Willy Borsus (MR).
La Wallonie doit aussi bénéficier de fonds européens, mais la répartition de ces fonds pour la Belgique ne plait pas à la Flandre. Conséquence: la Belgique a dû s’abstenir sur le vote de la proposition de la Commission, rapporte Le Soir. Faisant de la Belgique la seule à s’opposer à ces fonds européens.
Cette répartition fait sortir la N-VA et Sander Loones de leurs gonds. Les calculs sont assez compliqués, mais en gros, la Flandre estime que ces fonds récompensent les mauvais élèves. Chaque euro européen doit en fait s’accompagner d’un euro belge en termes d’investissement. La Commission a dit aux pays européens d’utiliser les fonds structurels à lui rembourser cette année, comme s’il s’agissait d’un cofinancement. Soit 37 millions d’euros de fonds structurels à quoi peuvent venir s’ajouter 29 millions d’euros supplémentaires.
Or, la Wallonie n’a pu ou su utiliser ces fonds. Du coup, il reste une enveloppe de 2 millions d’euros non-dépensés pour la Flandre et Bruxelles et 16 millions pour la Wallonie. A cela s’ajoute le fonds social européen et là encore, il y a des disparités: 8 millions n’ont pas été dépensés par la Fédération Wallonie-Bruxelles, puis 2,3 millions pour Bruxelles seule, et 3,7 millions pour la Flandre (sans compter 264.000 euros pour la Communauté germanophone).
Ce qui pousse la Flandre à dire que la Wallonie va absorber ‘deux tiers’ de ces fonds, a estimé Jan Jambon (N-VA), ministre-président de la Flandre. ‘La solidarité à la belge’, a commenté Sander Loones, député nationaliste à la Chambre.
À noter que la répartition fait aussi débat entre les différents pays européens, la Pologne recevant par exemple davantage de fonds que l’Italie.