La sortie du fossile est actée, un accord symbolique pour la COP28, mais pas grand-chose pour l’atteindre : « Maintenant plus que jamais nous devons accélérer nos efforts »

C’était le grand enjeu de la COP28, la conférence internationale sur le changement climatique qui se tient en ce moment à Dubaï. L’accord final allait-il ou non stipuler un engagement clair à sortir de la dépendance au pétrole ? La réponse est finalement oui. Reste à changer ce papier en actes.

C’est un petit pas pour le président de la conférence, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées, Sultan Ahmed Al-Jaber, mais un grand pas pour l’engagement contre le réchauffement climatique. Du moins sur le papier. L’accord mentionne explicitement comme objectif l’abandon des énergies fossiles.

Cela parait simple, mais c’était une pierre d’achoppement depuis le début, et un engagement qui n’avait jamais été pris. Et le texte a été adopté sans objection. Le texte évoque aussi le triplement des capacités installées en énergies renouvelables d’ici 2030, ainsi que le doublement du rythme annuel d’amélioration de l’efficacité énergétique. Mais il ne compte aucune échéance nette pour fermer définitivement les vannes de pétrole.

« Du fond du cœur, merci. Nous avons parcouru un long chemin ensemble en peu de temps. Nous avons travaillé très dur pour assurer un meilleur avenir pour nos peuples et notre planète. […] Pour la première fois, nous avons obtenu des résultats sur le méthane et les émissions. Pour la première fois, notre accord final contient des dispositions sur les combustibles fossiles. Mais permettez-moi de vous mettre en garde. La qualité d’un accord dépend de sa mise en œuvre. Nous sommes ce que nous faisons, pas ce que nous disons. Nous devons transformer cet accord en actions concrètes. »

Sultan Ahmed Al-Jaber

L’heure et à l’autocongratulation pour les envoyés des pays participants, tandis que le ministre émirati reçoit un tonnerre d’applaudissements. « C’est une victoire pour la diplomatie européenne » se félicite Alain Maron Sur X, ministre de la Transition climatique (Ecolo) pour la Région de Bruxelles-Capitale. « Et maintenant plus que jamais, nous devons tous accélérer nos efforts. » Mais du côté des ONG de lutte contre le réchauffement ou de développement durable, on pointe un accord qui repose sur pas grand-chose.

Pour Teresa Anderson, de l’ONG anti-pauvreté ActionAid International, on a bien un texte, mais rien pour le mettre en œuvre. « Alors que le nouveau texte envoie un signal que les jours de l’industrie des combustibles fossiles sont comptés, les pays les plus riches ont clairement refusé catégoriquement d’offrir de nouveaux financements pour aider les pays en développement à concrétiser ces objectifs sur le terrain » note-t-elle auprès de The Guardian.

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