La Russie prête à couper les ponts avec l’Union européenne ‘s’il le faut’

Les tensions entre l’Union européenne et la Russie sont au plus haut. Un extrait audio d’une interview de Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, révèle que son pays est prêt à couper les liens avec l’UE si nécessaire.

À la question de savoir si la Russie se dirige vers une rupture avec l’UE, Sergueï Lavrov a répondu dans l’interview publiée sur le site du ministère russe des Affaires étrangères: ‘Nous partons du fait que nous sommes prêts. Une rupture interviendra si des sanctions devaient être imposées dans certains domaines qui créent des risques pour notre économie, y compris dans les domaines les plus sensibles’, a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Reuters.

Selon le ministre russe, ‘la Russie ne veut pas s’isoler du reste du monde, mais elle doit être prête à le faire. Si vous voulez la paix, vous devez être prêt à faire la guerre’, a-t-il ajouté.

Visite contestée à Moscou

Ces déclarations interviennent une semaine après la visite pour le moins tendue du diplomate européen Josep Borrell à Moscou. Au cours de cette visite, ce dernier a rencontré Sergueï Lavrov, mais leur entretien est loin de s’être bien déroulé. Au cours de ce voyage, trois diplomates européens ont été expulsés de Russie.

Lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre entre les deux hommes, Sergueï Lavrov s’est montré particulièrement cassant envers l’UE. Il a qualifié l’Union de partenaire peu fiable et a critiqué les reproches occidentaux sur l’affaire Navalny. En face, Josep Borrell n’a pas ou peu réfuté cette offensive verbale. Certaines voix s’étaient élevées pour que le diplomate européen ne se rende pas à Moscou, mais en vain.

‘Je voulais vérifier si les autorités russes sont intéressées par une tentative sérieuse d’inverser la détérioration de nos relations et de saisir l’occasion d’avoir un dialogue plus constructif. La réponse a été claire : non, elles ne le sont pas’, a déclaré M. Borrell après sa visite en Russie. Il proposera donc de nouvelles sanctions. Les ministres des Affaires étrangères les examineront le 22 février, et les dirigeants européens prendront une décision lors de leur sommet en mars.

Cette tension intervient alors que le vaccin russe Spoutnik V pourrait prochainement débarquer en Europe (dans les faits, la première injection a eu lieu en Hongrie ce vendredi). La Commission et plusieurs chefs d’État se sont montrés ouverts au vaccin russe, mais l’Agence des médicaments européenne ne l’a pas encore avalisé.

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