Principaux renseignements
- La Russie met en garde lors du SPIEF 2025 contre les risques d’une lutte agressive contre l’inflation et son impact sur l’économie.
- Le ministre du développement économique a mis en garde contre des mesures trop agressives pour freiner l’inflation, tandis que le gouverneur de la Banque de Russie a exprimé son optimisme quant à l’atténuation des pressions inflationnistes.
- Le président Poutine a souligné l’importance de la mise en œuvre de politiques économiques pour une transition en douceur d’une économie en surchauffe vers une croissance durable.
Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qui a attiré des participants de 144 pays, s’est concentré sur la façon de naviguer dans les complexités des taux d’intérêt élevés et de l’ appréciation du rouble. Cette année, plus de 1 060 transactions ont été conclues, pour un montant estimé à 80 milliards de dollars (environ 68 milliards d’euros). Cela rapporte Anadolu Agency.
Parmi les participants notables figuraient des hauts fonctionnaires tels que le président indonésien Prabowo Subianto et le vice-premier ministre chinois Ding Xuexiang. Les autorités russes ont également observé une augmentation de la représentation américaine au forum par rapport aux années précédentes.
La Russie aborde les perspectives économiques
Les discussions ont tourné autour des perspectives économiques de la Russie, le ministre du développement économique, Maxim Reshetnikov, mettant en garde contre le risque de récession. Tout en soulignant la nécessité de juguler l’inflation, il a mis en garde contre des mesures trop agressives qui pourraient étouffer l’activité économique. Le gouverneur de la Banque de Russie, Elvira Nabiullina, s’est montré optimiste quant à l’atténuation des pressions inflationnistes et a laissé entrevoir de futures réductions des taux d’intérêt.
Le président russe Vladimir Poutine a souligné l’importance de mettre en œuvre des politiques économiques qui assurent une transition en douceur d’une économie en surchauffe vers une croissance durable, rejetant résolument toute possibilité de récession. Les prévisions de croissance économique pour cette année s’établissent à 2,3 pour cent, contre 4,3 pour cent l’année précédente et en deçà de l’objectif de 3 pour cent fixé par le gouvernement.
La force du rouble met la pression sur les exportations russes
L’évolution du rouble a constitué un autre sujet majeur. German Gref, PDG de Sberbank, a préconisé un taux de change plus équitable, proche de 100 roubles pour un dollar américain, et a jugé instable le cours actuel de 78–79 roubles pour un dollar. Le premier vice-premier ministre, Denis Manturov, s’est fait l’écho de ces préoccupations, soulignant les difficultés rencontrées par les exportateurs russes en raison de la force du rouble. Andrey Gangan, directeur du département de la politique monétaire de la Banque de Russie, a attribué la force du rouble aux taux d’intérêt élevés qui attirent les flux de capitaux et limitent la demande d’importations.
Le président Poutine a affirmé que les sanctions imposées à la Russie sont en fin de compte autodestructrices pour les pays qui les imposent, entraînant une augmentation des prix mondiaux du pétrole et ayant un impact négatif sur leurs propres économies. L’envoyé spécial Kiril Dmitriev a estimé à plus de 1 000 milliards d’euros les pertes subies par l’Europe du fait de l’absence d’accès au gaz russe.