Des responsables des services de renseignement américains ont déclaré aux législateurs la semaine dernière que la Russie s’immisçait dans la campagne électorale de 2020. Selon une source familière, elle vise à mettre en doute l’intégrité du vote et à favoriser la réélection du président Donald Trump.
Une potentielle ingérence de la Russie dans les élections américaines, c’est du déjà-vu… Sauf que nous sommes en 2020. Rebelote donc. L’agence Reuters rapporte les propos d’une source anonyme selon lesquels les alliés du président à la Chambre des représentants ont remis en question l’évaluation présentée par les responsables du bureau du directeur du renseignement national jeudi dernier. Ceux-ci déclaraient que Moscou tente de nouveau d’influencer l’élection présidentielle.
‘Les Républicains ont répondu comme on pouvait s’y attendre. Ils sont devenus fous’, a déclaré cette personne qui garde l’anonymat. ‘Ils ont remis en question les renseignements [américains].’
Si les Républicains remettent en cause les conclusions de ce rapport houleux pour la sécurité des élections, c’est que les conséquences en seraient particulièrement néfastes pour leur président… Bien que peu surprenantes, tout de même. Les responsables américains ont longtemps averti que la Russie et d’autres pays tenteraient d’interférer dans la campagne électorale présidentielle américaine de 2020.
Trump furieux
Le New York Times a rapporté jeudi qu’un jour après ce briefing sur la sécurité des élections, Trump a haussé le ton contre le directeur intérimaire du renseignement national, Joseph Maguire. Selon le journal, Trump aurait cité la présence dans le briefing du représentant démocrate Adam Schiff, le président du panel de renseignement. C’est lui qui a mené la procédure de mise en accusation de Trump par la Chambre des représentants pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès, en raison des relations du président avec l’Ukraine. Procédure de destitution dans laquelle il a été acquitté au début du mois.
Ni la Maison Blanche, ni le bureau du directeur du renseignement national n’ont encore commenté.
Rappelons que les mêmes services de renseignement américains ont conclu que la Russie a utilisé notamment des fake news et des cyberattaques pour faire basculer l’élection présidentielle de 2016 en faveur de Donald Trump. Allégations que nie toujours la Russie… Et le président américain veut bien la croire.
Ce briefing sur la sécurité des élections à venir intervient d’ailleurs juste après une autre déclaration concernant également la Russie, dans le cadre de l’examen de Julian Assange. Selon son avocate, Donald Trump aurait offert de gracier le fondateur de WikiLeaks… S’il affirmait que la Russie n’était pas impliquée dans la fuite d’e-mails internes au Parti démocrate américain, lors des élections 2016. Une affaire qui avait largement contribué à discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton, et plaidé donc en faveur de Donald Trump.
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