La Pologne émerge comme l’un des poids lourds du jeu vidéo… en toute discrétion

La Pologne est discrètement devenue un poids lourd du jeu vidéo. Les firmes de ce secteur peuvent en effet compter sur le savoir-faire national en matière d’informatique, et sur des universités qui ont longtemps encouragé le jeu. 

Les exportations des 800 sociétés polonaises qui développent des jeux vidéo sont passées de 94 millions de dollars en 2012 à 808 millions de dollars en 2017, soit une hausse de 750 % en 5 ans. En 2012, la Pologne n’était que le 13e exportateur européen du secteur ; aujourd’hui, elle se classe 6e… au plan mondial. Les exportations de jeux vidéo devraient même dépasser les 2 milliards de dollars d’ici 2023.

L’histoire à la base du miracle des jeux vidéo polonais

L’histoire du pays y est pour beaucoup. Sous l’ère soviétique, la Pologne offrait un enseignement renommé dans le domaine de l’informatique. Après la chute du communisme, toute une génération d’ingénieurs polonais talentueux s’est lancée dans l’aventure de l’entreprise.

98 % des jeux polonais sont produits pour l’exportation, et leurs intrigues se doivent d’être compréhensibles par toutes les cultures. Les ventes de coffrets se sont effondrées et dorénavant, de plus en plus de jeux sont téléchargés. Cependant, les adolescents, clients types des années 1990, sont devenus des trentenaires et des quadragénaires plus exigeants, et plus aisés.

L’emblème d’une Pologne moderne et innovante

CD Projekt, le N°1 du jeu vidéo polonais, est l’éditeur du jeu phare Wiedźmin (The Witcher), qui s’est écoulé à 33 millions d’exemplaires dans le monde. Lors de la visite à Varsovie du président américain Barack Obama en 2011, le Premier ministre polonais de l’époque, Donald Tusk, lui en avait offert un exemplaire. A l’époque, beaucoup y avaient vu une gaffe diplomatique… 

Même si le poids du secteur dans le PIB de la Pologne est encore négligeable, les jeux vidéo sont devenus cruciaux pour les exportations du pays. Mais les entreprises devront surmonter le problème de pénurie de spécialistes qualifiés, et la nécessité de faire appel à des ingénieurs étrangers.  

Plus