La pandémie inéluctable, doit-on interdire tous les événements de masse ?

Le coronavirus a atteint tous les continents. Si la situation s’améliore en Chine, le virus se répand partout ailleurs. Deux questions se posent maintenant: doit-on craindre le Covid-19 plus que la grippe ? Si oui, doit-on stopper tout événement de masse ?

En Italie, la Serie A, le championnat de football de division 1, a demandé à ce que les matchs dans la zone concernée par le virus soient désormais joués à huis clos. En Champions League, ce mercredi soir, les supporters de la Juventus en déplacement à Lyon devaient impérativement venir de la ville de Turin.

L’Euro 2020 se profile en juin prochain. D’ailleurs le match d’ouverture aura lieu à Rome où l’Italie affrontera la Turquie. À mesure que le Covid-19 se répand, se pose sérieusement la question de la tenue des évènements sportifs de grande ampleur: l’Euro 2020 donc et surtout les Jeux olympiques dans la foulée à Tokyo.

Pour l’heure, ces deux gros événements sont maintenus. Mais la question se pose réellement: le Premier ministre japonais Shinzo Abe a d’ailleurs demandé de reporter ou de réduire l’ampleur des rassemblements pendant deux semaines. Au vu de la progression du virus et du nombre de cas infectés – plus de 80.000 dans le monde – la psychose n’est pas loin.

Toujours au niveau sportif, trois courses cyclistes importantes doivent se dérouler prochainement: les Strade Bianche (7 mars), Tirreno Adriatico (du 11 au 17 mars) et Milan-Sanremo (21 mars). Leur tenue est sérieusement remise en cause. En tout cas au rugby, le match des Six Nations Irlande-Italie à Dublin est d’ores et déjà reporté.

Covid-19 vs grippe ?

Notre monde est ainsi fait: interconnecté. Doit-on éviter cette psychose ? Les scientifiques eux-mêmes ne sont pas d’accord, entre les inquiets et ceux qui relativisent. L’OMS a d’ailleurs récemment rappelé que la grippe classique faisait 60.000 morts par an dans le monde. Et il est vrai que ceux qui succombent au coronavirus sont souvent des personnes âgées en tant que groupe à risque.

Certains pensent qu’il est idiot de comparer le covid-19 au taux de mortalité de la grippe sur une année. On ne travaille en effet pas à la même échelle. Et puis on est seulement au début de l’épidémie. Difficile donc de prévoir l’avenir tout scientifiques qu’ils sont.

Mais quelques certitudes quand même que nous rapporte Sciences et Avenir. Les symptômes sont très similaires: fièvre, toux, douleurs, fatigue, et parfois des troubles digestifs (diarrhées et vomissements). Dans les cas les plus graves, le patient développe une détresse respiratoire aiguë qui peut entraîner la mort. Ces symptômes apparaissent toutefois plus vite : entre 1 et 4 jours pour la grippe classique, contre 2 à 14 jours pour le coronavirus. Les traitements ne sont là que pour atténuer ces symptômes. C’est notre corps qui élimine le virus, rappelons que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les virus. Être donc en bonne santé joue un rôle primordial.

Au niveau de la transmission, cela se passe de la même manière: postillons, toux ou éternuement. Les conseils d’usage sont aussi similaires: éviter les contacts trop proches, se laver les mains, se moucher dans des mouchoirs en papier. Là où le coronavirus diffère, c’est qu’il semble plus persistant, les distances d’infection sont donc plus importantes.

La grippe touche environ 1 milliard de personnes par an et tue en réalité entre 290.00 et 650.000 personnes par an. Le Covid-19 en est à plus 81.000 cas pour 2.68 morts. Mais on connait la grippe et elle est étudiées depuis plusieurs années, le covid-19 est tout neuf, ce qui suscite l’inquiétude des autorités. Par exemple cette année, contrairement aux idées reçues, le taux de mortalité de la grippe n’est que de 0,05%. Celle du coronavirus est de 1 à 2%.

C’est toute la difficulté: comment anticiper et donc annuler des événements de masse quand on ne connait pas encore de près ce virus, et que l’on ne l’a pas étudié sur plusieurs années ?

Que ces événements soient annulés ou pas, cela se décidera principalement sur le critère de la prudence, et non sur un avis scientifique définitif.

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